Hanoi s’efforce de preserver le Ca tru hinh anh 1La chanteuse Hai Ly du club de Ca trù Ngai Cau, Hanoi. Photo : VNA
 

Hanoi (VNA) - Parmi les 14 localités ​partageant le chant Ca trù en commun, c’est à Hanoi que ce patrimoine immatériel connaît le développement plus vigoureux.

La capitale comprend actuellement 14 clubs et groupes de Ca trù ​totalisant 50 enseignants et des centaines d’étudiants. Ces clubs préservent une trentaine d’airs et danses anciens et en ont composé 18 nouveaux. Cependant, la conservation de ce patrimoine qui nécessit​e une sauvegarde urgente rencontre encore des difficultés, à commencer sur le plan financier.

Selon les spécialistes, Hanoi doit être un pionnier et un exemple pour les autres localités dans l’application de mesures de sauvegarde. En 2017, le Vietnam devra présenter à l’UNESCO un rapport sur la sauvegarde du chant Ca trù. La directrice du Centre d’études et de développement des valeurs des patrimoines culturels du Vietnam, Le Thi Minh Ly, a donc recommandé à la ville d’élaborer un rapport global pour évaluer les efforts de ces six dernières années et d'avancer des mesures d’ici deux ans. Ce document servira de base ​au rapport national, a-t-elle souligné, ajoutant qu’il est nécessaire de se concentrer sur la transmission, les représentations et l’archivage. Elle a également insisté sur la nécessité d’une stratégie.

« Le succès sera au rendez-vous si la communauté participe à l’élaboration et à l’application de mesures pour un développement durable du patrimoine », a affirmé le docteur Le Thi Minh Ly.

Truong Minh Tien, vice-directeur du Service de la Culture et des Sports de Hanoi, a souligné les efforts de la capitale. Son service est en train d’élaborer un plan de préservation et de développement des valeurs du Ca trù pour 2016-2020, lequel encouragera les artistes et les amoureux de cet art à perpétuer leur passion.

Le Ca trù est une forme complexe de poésie chantée que l’on trouve dans le nord du Vietnam et qui utilise des paroles écrites selon des formes poétiques vietnamiennes traditionnelles.

Les groupes de Ca trù sont composés de trois personnes : une chanteuse qui utilise des techniques respiratoires et le vibrato pour produire des ornementations sonores uniques, tout en jouant des claquettes ou en frappant sur une boîte en bois ; et deux instrumentistes qui l’accompagnent de la sonorité profonde d’un luth à trois cordes et du rythme énergique d’un tambour d’éloge. Certaines représentations de Ca trù comprennent également de la danse.

Les diverses formes de Ca trù remplissent des fonctions sociales différentes : on distingue notamment les chants de dévotion, les chants de divertissement, les chants interprétés dans les palais royaux et ceux interprétés lors des concours de chant).

Des artistes populaires transmettent la musique et les poèmes qui composent le Ca trù par ​voie orale ou autre, autrefois au sein de la famille, mais aujourd’hui à toute personne qui souhaite apprendre. À cause des guerres incessantes et du manque de sensibilisation, le Ca trù est tombé en désuétude au cours du XXe siècle. Bien que les artistes aient fait des efforts remarquables pour transmettre le répertoire ancien aux générations plus jeunes, le Ca trù reste exposé à une menace de disparition du fait de la diminution du nombre de praticiens et de leur grand âge. Il a été inscrit en 2009 sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente. -VNA