La capitale tient son rang ! Trois ans après que la Nouvelle ruralité a été lancée au Vietnam, c’est Hanoi qui caracole en tête avec 50 de ses 386 communes répondant à la totalité des critères prescrits en la matière et 178 autres en ayant atteint entre 14 et 18. Mais c’est avant tout en termes de physionomie des campagnes et de conditions de vie que l’amélioration est tangible, une amélioration dûe essentiellement à une réorganisation des rizières menée tambour battant.

Du haut de ses 80 ans, Trịnh Thị Hữu Khoát est particulièrement fière d’être native de Cự Khê, une commune rattachée au district de Thanh Oai. Il faut dire qu’elle a belle allure, maintenant, cette commune, avec ses routes et ses digues bétonnées : finis les chemins obscurs et fangeux, la nouvelle ruralité est passée par là ! Bien que n’habitant plus à Cự Khê depuis bien longtemps, Trịnh Thị Hữu Khoát a tenu à apporter son obole, et manifestement, elle est comblée : « Tout a changé ! Les routes ont été bétonnées et élargies. On a installé des réverbères. Maintenant, toutes les maisons sont accessibles en voiture, et ça, c’est vraiment un progrès énorme ! »

Dès le lancement de la Nouvelle ruralité, c’est à dire en 2010, le comité de pilotage du développement rural et de la Nouvelle ruralité de Hanoi a défini des orientations pour la période 2011-2015 en mettant délibérement l’accent sur la réorganisation des rizières, l’idée étant de gagner en efficacité grâce à une mécanisation rendue possible justement par la création de zones de production intensive. Il faut bien comprendre que cette réorganisation est véritablement infrastructurelle et qu’elle vise à un développement durable de l’agriculture. Nguyễn Công Soái, chef du comité de pilotage du développement rural et de la Nouvelle ruralité de Hanoi : « Nous nous sommes employés à réorganiser les rizières et à créer des infrastructures au service de la production. Bien sûr, cette réorganisation ne correspond à aucun des critères prescrits, mais elle est absolument indispensable au réaménagement de la production. C’est pour cela que nous y avons mis autant d’ardeur ! »

Cette réorganisation des rizières a d’abord été expérimentée dans une commune, puis dans trois communes et enfin dans l’ensemble des communes pilotes. Dans certain cas, l’option retenue a été d’abandonner la riziculture au profit de l’horticulture, de la fruticulture ou encore de la culture maraîchère. Đinh Quan San, président du comité populaire de la commune de Đông Lỗ, district de Ứng Hoà : « Cette réorganisation des rizières a permis aux agriculteurs de créer des zones de culture intensive. Les rizières profondes sont consacrées à la riziculture alternée avec l’élevage des poissons et des canards. Les rizières sèches sont quant à elles transformées pour y installer des cultures vivrières ou des plantations d’arbres fruitiers. Nous avons par ailleurs procédé à la modernisation du réseau d’irrigation et à l’introduction de nouvelles variétés dans la culture intensive. Avant la réorganisation, un hectare de rizières ne rapportait que 40 millions de dongs. Mais maintenant, il rapporte plus de 70 millions de dongs. Et puis le travail est plus facile. Du coup, les agriculteurs peuvent, le cas échéant, se consacrer à d’autres activités économiques ».

A ce jour, 100% des communes de Hanoi disposent de voies bétonnées. 95% des axes reliant les hameaux ont également été bétonnés. 98% des communes organisent des collectes de déchets et plus de 90% des foyers ruraux ont accès à l’eau propre. Un beau bilan dont Hanoi espère encore tirer profit pour aller toujours plus loin dans la Nouvelle ruralité. -VOV/VNA