Après un demi-siècle d’absence sur la scène officielle, le chant hat cua dinh (chant interprété à l’entrée de la maison communale) a été réhabilité le 14 janvier à la maison communale de Hàng Kênh, dans la province de Hai Phong (Nord).


Un événement important puisqu’il a été organisé à l’occasion du 5e anniversaire de la reconnaissance du chant ca trù en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Le chant hat cua dinh, une autre appellation du chant ca trù (chant des courtisanes), est la plus ancienne forme du chant ca trù.


Selon des livres et des documents d’archive, les chants ca trù et hat cua dinh sont des activités liées à la maison communale. Ils sont présentés uniquement par la meilleure troupe artistique de la région. Ainsi, on peut considérer le chant hat cua dinh comme un spectacle musical d’un haut niveau professionnel avec des rites rigoureux et une qualité artistique exceptionnelle.


Le chant hat cua dinh possède 14 formes musicales ou mélodies différentes. On le pratique à l’entrée des maisons communales et des temples lors de fête. Des spectacles de danse des quatre animaux sacrés - la licorne, le dragon, la torture et le phénix - ont également lieu.


Dix ans de formation


Les artistes du club de chant ca trù de Hai Phong ont réhabilité avec succès le chant hat cua dinh en présentant une prestation traditionnelle d’antan. Le club a invité l’Artiste du Peuple, Nguyên Phu De, 92 ans, dernier gardien des connaissances du chant ca trù à donner des cours. Pendant quatre mois, ce dernier a transmis toutes les techniques de ce chant aux artistes du club. De plus, il a participé à deux numéros.


«Il faut entre 5 et 7 ans, voire même 10 ans, d’entraînement régulier pour pouvoir pratiquer cette profession, souligne M. De. Sans le chant hat cua dinh, ca trù perd de sa valeur».


«J’attends ce jour depuis longtemps, explique l’artiste Thu Hang. Enfin, une représentation significative à la maison communale de Hàng Kênh a eu lieu».


Le club souhaite que de telles actions se multiplient dans l’ensemble du pays pour que le chant hat cua dinh soit systématiquement pratiqué dans les fêtes traditionnelles des localités. S’il est présenté seulement dans la cour de la maison communale de Hàng Kênh, le chant hat cua dinh risque de disparaître. -CVN/VNA