Malgré la gestion administrative des ventes de médicaments, leurs prix connaissent toujours des fluctuations ponctuelles. De nouvelles mesures sont donc à prendre afin d'y remédier.

Selon les données de l’Association des entreprises pharmaceutiques du Vietnam, le pays possède environ 39.000 pharmacies, 2.357 entreprises intervenant dans la commercialisation des médicaments et 276 autres dans la production, soit un rapport de un à neuf.

Parmi les dix plus importants producteurs de médicaments du pays, la plus grande - la Compagnie de produits pharmaceutiques de Hâu Giang - n’occupe pourtant que près de 10,8% des parts de marché. Les neuf autres n’en possèdent que moins de 10%.

Les produits pharmaceutiques fabriqués au Vietnam répondent actuellement à la moitié des besoins de la population. L’autre moitié, essentiellement des spécialités pharmaceutiques, il s’agit d’importations. Par ailleurs, les producteurs de médicaments du pays doivent aussi importer des matières premières et d'autres éléments pour leur production. De fait, les importateurs ont un rôle important sur le marché domestique, en témoignent les parts de marché importantes qu’ils possèdent, comme la Compagnie centrale de matières médicales N°2 avec près de 12,1%, la sarl Zuellig Pharma Vietnam avec près de 10,1%...

Le réseau de distribution de produits pharmaceutiques est complexe, avec nombre d’intermédiaires qui limitent l’effectivité des contrôles administratifs. Par ailleurs, des entreprises étrangères qui n’ont pas le droit de distribuer des médicaments au Vietnam contournent la législation au moyen d’opérations de fusion-acquisition avec des entreprises vietnamiennes.

Pour mieux contrôler les prix sur ce marché, le ministère de la Santé a proposé la création d’un conseil interministériel de gestion du prix des produits pharmaceutiques. Selon la ministre Nguyên Thi Kim Tiên, son établissement prend maintenant en charge la gestion des professionnels, des importations et du prix des médicaments. Il est cependant difficile d’assurer la transparence et d’éviter certaines évolutions négatives. Selon la proposition dudit ministère, ce conseil comprendra des représentants des ministères de la Santé, des Finances, de l’Industrie et du Commerce, du Plan et de l’Investissement, des Assurances sociales du Vietnam, ainsi que ceux des autres organismes concernés.

Le ministère de la Santé a également recommandé d’actualiser les dispositions de la Loi sur la pharmacie. Adoptée en juin 2005, ce texte a atteint son objectif de garantir les intérêts de la population, notamment de bénéficier de médicaments de qualité à un prix raisonnable. Mais huit années sont passées désormais, et cette loi doit être adaptée aux évolutions socioéconomiques intervenues dans le pays depuis. – VNA