Fukushima Daiichi est en voie de stabilisation
Le Premier ministre japonais Naoto Kan a affirmé mardi que la situation
se stabilisait "pas à pas" dans la centrale nucléaire de Fukushima
Daiichi dont l'accident est désormais considéré par Tokyo comme aussi
grave que celui de Tchernobyl, selon l'AFP.
Plus
d'un mois après la triple catastrophe séisme-tsunami-accident nucléaire
du 11 mars, les différentes autorités chargées de la gestion de la
catastrophe ont soufflé le chaud et le froid.
Intervenant à
la télévision, M. Kan s'est voulu rassurant en affirmant que les
réacteurs de Fukushima Daiichi (N°1) progressaient "vers la stabilité,
pas à pas" et que le niveau des fuites radioactives était "en train de
baisser".
Le Premier ministre a donc appelé les Japonais à
"reprendre une vie normale" et à consommer après s'être imposé une
période de deuil et de retenue.
Mais ce retour à la normale
est rendu difficile dans le nord-est par la succession de répliques
provoquées par le tremblement de terre de magnitude 9, le plus fort
jamais enregistré dans l'archipel.
Deux secousses de
magnitude 6,2 et 6 ont encore fait trembler mardi maisons et immeubles,
y compris à Tokyo même, sans cependant faire de dégâts.
Les
Japonais ont par ailleurs été pris par la surprise avec la décision de
l'Agence japonaise de sûreté nucléaire de relever brusquement de 5 à 7,
le degré le plus élevé, la gravité de l'accident de Fukushima Daiichi
sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES).
Seul
l'accident de Tchernobyl avait jusqu'à présent atteint un tel niveau de
gravité dans l'histoire du nucléaire civil. Le niveau 7 signifie qu'un
"rejet majeur de matières radioactives" s'est produit avec "des effets
considérables sur la santé et l'environnement".
L'Agence
japonaise a précisé qu'elle proposait ce relèvement à titre
"provisoire", sur "la base des mesures d'iode et de césium relevées
dans l'environnement", et que la décision définitive reviendrait à un
comité d'experts internationaux.
Elle a également insisté sur
le fait que l'impact de l'accident de Fukushima n'était, jusqu'à
présent, pas aussi dévastateur que celui de la centrale ukrainienne.
Le
gouvernement a commencé à préparer "l'après-urgence" dans les environs
de la centrale, où quelque 80.000 personnes ont déjà été évacuées dans
un rayon de 20 km.
A cette zone d'exclusion viendront
s'ajouter des localités situées parfois à des dizaines de kilomètres
plus loin où des niveaux élevés de radioactivité ont été relevés.
Cette
région, essentiellement agricole, pourrait rester inhabitable de
longues années, comme à Tchernobyl où une zone d'exclusion de 30 km est
en vigueur depuis 25 ans.
Plus au nord, environ 150.000
sinistrés du tsunami continuent à vivre dans les écoles, les gymnases
ou les salles communales transformés en centres d'hébergement en
attendant que soient construits les 70.000 logements provisoires promis
par M. Kan.
14.529 personnes restaient toujours disparues
après la catastrophe du 11 mars, qui a fait 13.228 morts confirmés,
selon la police. - AVI