Envoi de travailleurs à l’étranger, des résultats positifs
L’année 2014 a été un
succès pour l’envoi de travailleurs à l’étranger. Au total, 105.000
Vietnamiens se sont expatriés, soit 10% de plus que prévu par le plan
annuel. Pourtant, la proportion d’employés originaires des districts
pauvres reste faible.
«En raison de la crise
économique mondiale, les besoins en main-d’œuvre étrangère de plusieurs
pays n’étaient pas élevés en 2014. Sans parler de la concurrence
acharnée entre les nations qui envoient des travailleurs», explique Tông
Hai Nam, chef adjoint du Département de gestion des travailleurs à
l’étranger (ministère du Travail, des Invalides de guerre et des
Affaires sociales).
Pourtant, 105.000 Vietnamiens
sont partis à l’étranger l’année dernière, soit 10% de plus que les
chiffres prévus par le plan annuel.Taïwan (Chine) a accueilli 60.000
Vietnamiens contre 46.000 en 2013, le Japon 20.000 (9.600 en 2013) et la
Corée du Sud près de 7.000 (5.500 en 2013). «Une nette hausse par
rapport à 2014», souligne Tông Hai Nam.
Taïwan est
le marché dont la croissance est la plus forte en termes de recrutement.
Les politiques de développement économique et d’accélération de la
création d’emplois, appliquées depuis fin 2011, contribuent à
l’augmentation du nombre de travailleurs étrangers accueillis dans ce
pays. Tout comme la diminution du nombre d’ouvriers thaïlandais. Les
entreprises vietnamiennes donnent donc une grande importance au
recrutement et à la formation de travailleurs pour ce marché.
Le Japon, autre pays où travaillent traditionnellement des
Vietnamiens, a également des besoins grandissants en main-d’œuvre
étrangère. Auparavant, le pays accueillait des stagiaires vietnamiens
uniquement dans les secteurs mécanique, électronique et textile.
Aujourd’hui, c’est le cas dans tous les secteurs, notamment dans la
construction, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. Afin de
préparer les Jeux olympiques de Tokyo de 2020, le Japon envisage, entre
2015 et 2020, de recruter un grand nombre de stagiaires vietnamiens dans
le secteur de la construction.
Nouveaux débouchés
Selon le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des
Affaires sociales Nguyên Thanh Hoà, l’État veut privilégier l’envoi de
travailleurs qualifiés à l’étranger. Ils sont de plus en plus demandés.
Un projet a donc été mis en œuvre, régit par des accords nationaux ou
des accords entre les entreprises vietnamiennes et leurs partenaires
étrangers.
Au total, 125 candidats ont été choisis
pour faire partie de la 2e promotion du programme expérimental
«Formation des aides-soignants vietnamiens» en Allemagne, en 2015,
explique le Département de gestion des travailleurs à l’étranger, qui
présente l’Europe comme un marché difficile à atteindre. Un programme
similaire existe avec le Japon, et le Vietnam envisage aussi de signer
un accord avec l’Angola et l’Arabie saoudite, concernant plusieurs
secteurs.
Après la création de la communauté
économique de l’ASEAN, en 2015, les comptables, architectes, dentistes,
médecins, ingénieurs, infirmiers et les employés actifs dans le secteur
des transports et du tourisme des pays de l’ASEAN auront plus
d’opportunités. L’équivalence de leurs formations sera reconnue. Le
nombre de Vietnamiens qui partiront à l’étranger devrait donc augmenter.
À l’heure actuelle, des travailleurs vietnamiens
sont présents dans 26 pays, en premier lieu à Taïwan, au Japon, en
République de Corée, en Malaisie, en Libye, à Macao (Chine) et en Arabie
saoudite. Cependant, les résultats du projet «Aider les districts
démunis à accélérer l’envoi de travailleurs à l’étranger pour réduire le
taux de pauvreté entre 2009 et 2020» ne sont pas à la hauteur des
espérances.
Priorité à des travailleurs des districts pauvres
Selon Nguyên Duc Lành, directeur adjoint du Service du travail, des
invalides de guerre et des affaires sociales de la province de Lào Cai
(Nord), l’envoi de travailleurs à l’étranger est considéré par les
autorités comme l’une des solutions pour créer des emplois, et augmenter
les revenus dans les trois districts les plus pauvres de la province
: Muong Khuong, Si Ma Cai et Bac Hà. Pourtant, beaucoup de travailleurs
n’ont pas les qualifications nécessaires. Ces cinq dernières années,
seules 500 personnes l’ont fait, soit 20% de l’objectif fixé.
Globalement, dans le cadre du projet, à la fin de l’année 2014, seuls
10.000 travailleurs des régions pauvres sur 20.000 inscrits ont été
envoyés en Malaisie, en République de Corée, au Japon et à Taïwan, soit
30% de l’objectif fixé. Et ce à cause des us et coutumes, des
qualifications et compétences requises et des problèmes de santé,
explique le Département de gestion des travailleurs à l’étranger. Ceux
qui ne sont pas en assez bonne santé représentent 33,5%. Ils ont
également de la peine à apprendre les langues étrangères. Plusieurs
personnes se sont donc retirées du projet.
Le
vice-ministre Nguyên Thanh Hoà indique que des actions vont être mises
en place pour améliorer cette situation. Entreprises et localités vont
conseiller et former les travailleurs. Les sociétés qui n’assureront pas
leurs intérêts seront lourdement sanctionnées. – VNA