En 2015, le Vietnam devrait achever plusieurs des négociations qu’il a entamées, notamment celle sur l’accord de partenariat transpacifique et celle sur l’accord de libre-échange Vietnam-Union européenne.

À cela s’ajoute la création, programmée pour décembre, de la communauté économique de l’ASEAN... Autant de nouvelles opportunités de développement qui se profilent pour le Vietnam, à condition toutefois que ses entreprises soient en mesure d’en profiter pleinement.

Un système donnant-donnant

L’accord de libre-échange Vietnam-Union européenne, dont la signature est attendue pour le premier semestre de l’année, prévoit la suppression de plus de 90 taxes, actuellement en vigueur sur les marchandises vietnamiennes exportées vers l’Union. Ce sont les secteurs du textile, des chaussures et de l’agro-alimentaire qui devraient être les principaux bénéficiaires de cette mesure.

Selon la Chambre européenne du commerce (EuroCham), cet accord devrait en outre permettre au Vietnam d’enregistrer au moins deux hausses significatives : une hausse de son PIB, comprise entre 10% et 15%, et une hausse de ses exportations, comprise entre 30% et 40%.

Mais le Vietnam place également de grands espoirs dans l’accord de partenariat transpacifique, censé représenter jusqu’à 40% du PIB mondial. Grâce à la baisse des taxes et l’annulation des barrières commerciales inhérentes à la signature de l’accord, le Vietnam pourra exporter davantage et plus facilement vers les 11 autres pays signataires, notamment vers les États-Unis, le Japon et le Canada.

Et enfin, avec la création de la communauté économique de l’ASEAN, les entreprises vietnamiennes pourront bénéficier d’un environnement dynamique, d’autant plus et d’autant que de par sa position géographique, notre pays se trouve être une sorte de grand carrefour, vers lequel convergent de très nombreux axes de transport et de commerce.

Des opportunités, donc, notamment pour les exportations, comme l’explique Dô Thang Hai, le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce: «C’est une grande opportunité pour nos entreprises !... Nos marchandises phares - je pense aux chaussures, aux vêtements, aux produits aquatiques, aux produits artisanaux - pourront accéder à de nouveaux marchés. Ça va permettre à nos exportations de décoller !»

Les exportations, oui, mais qui dit exportations dit importations, et à ce niveau, la hausse qui est attendue devrait fatalement s’accompagner d’une concurrence féroce sur le marché domestique.

Dô Thang Hai a indiqué: «C’est donnant-donnant. Nous ne payons plus de taxes dans les autres pays signataires, mais en retour nous ne leur en imposons plus. Tous les accords de libre-échange présentent des avantages et des inconvénients. Mais si les entreprises savent saisir les opportunités, ce sont les avantages qui ressortiront.»

Une nécessaire mise à niveau

La mise en oeuvre de tous ces accords de libre-échange exige des efforts, aussi bien de la part des entreprises que de celle du gouvernement qui doit s’employer à faire les réformes nécessaires à l’instauration d’un environnement d’affaire sain et à rehausser la compétitivité.

Cao Sy Kiêm, président de l’Association des petites et moyennes entreprises, a déclaré: «Si nous ne sommes pas bien préparés, nous risquons d’être vite dépassés. Nous devons faire une vraie mise à niveau, et dans tous les domaines : technologies, ressources, infrastructures, environnement juridique, institutions…»

Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce Vu Huy Hoang, quand le gouvernement décide de négocier un accord de libre échange avec un partenaire, il commence par peser le pour et le contre et n’agit qu’en fonction de l’intérêt national. Les entreprises doivent donc s’en remettre aux plans établis.

Le ministre Vu Huy Hoang a estimé: «Pour cette année et les années qui suivent, le gouvernement doit faire un gros travail de communication. Il s’agit de bien expliquer aux entreprises les tenants et les aboutissants de tous ces accords de libre-échange, mais aussi de réagir en cas de problèmes avec tel ou tel partenaire.»

Ces accords de libre-échange portent en eux le germe d’un développement économique particulièrement fructueux. A nos entreprises de savoir en profiter, ce qui serait bien évidemment un plus en termes d’intégration internationale. – VOV/VNA