Édifier un label pour le tourisme maritime vietnamien
Avec un littoral long de 3.260
km, 125 belles plages et plus de 3.000 îles, le Vietnam est doté
d'énormes atouts pour développer son tourisme balnéaire et de
plaisance. Pourtant, le secteur n’a pas encore de label international.
Le directeur de l’agence de voyage Vong Tron Viêt,
Phan Dinh Huê , résume clairement les attraits majeurs du pays en la
matière : «Le Vietnam possède les trois +S+ pour attirer les touristes :
Sun, Sea et Sand». Selon une étude de sa compagnie, le premier élément
pour lequel les touristes choisissent le Vietnam comme destination,
c’est la mer, viennent ensuite les sites culturels et enfin les parcs
naturels. Presque la totalité des circuits pour les touristes étrangers
font étape, tôt ou tard, en bord de mer. Par exemple, un circuit au Nord
comprend toujours une visite en baie de Ha Long; au Centre à Dà Nang,
Quang Nam, Nha Trang ou Mui Ne. «La mer joue un rôle de lien dans les
circuits touristiques autour du Vietnam», insiste Phan Dinh Huê.
En comparaison avec d’autres régions, les régions littorales sont
celles où sont le plus développés les infrastructures et services
touristiques, avec 1.500 hôtels et 45.000 chambres. Parmi ces hôtels,
beaucoup sont des resorts ou des hôtel quatre ou cinq étoiles.
Plage déserte dans le passé, Mui Ne (province de Binh Thuân) est
devenue aujourd’hui le paradis des resorts. Par ailleurs, la baie de Ha
Long, Nha Trang et Lang Cô sont parmi les plus belles plages du monde.
Quant à la plage de Dà Nang, elle a été reconnue par Forbes comme l’une
des six plus belles plages de la planète. Enfin, chaque jour, des
dizaines d’avions s’envolent pour la magnifique île de Phu Quôc à Kiên
Giang.
Ces dernières années, les croisières
connaissent un essor sans précédent. Parmi les arguments de vente pour
celles-ci : les beaux paysages, une gastronomie variée et la culture
millénaire du Vietnam bien sûr mais également son emplacement idéal
entre Singapour et Hong Kong (Chine). Cela fait du pays une escale
idéale au sein d’une croisière.
Malgré ces
incroyables potentiels, le tourisme maritime du Vietnam a encore un long
chemin à parcourir. «Bien que le pays ait constaté le nombre
considérable de touristes étrangers attirés ici par le linéaire côtier,
des études de marché plus précises n’ont pas encore été réalisées. Les
différentes demandes du côté des touristes restent méconnues», remarque
ainsi un ancien chef adjoint de l’Administration nationale du tourisme
du Vietnam. «Nos bords de mer manquent de services balnéaires tels que
l’on en trouve dans les pays voisins».
Trân Van
Long, le directeur de l’agence de voyage Viêt, insiste quant à lui sur
une faiblesse importante du tourisme littoral du Vietnam : l’absence de
label international que possèdent par exemple Bali en Indonésie, Phuket
en Thaïlande ou Lankawi en Malaisie. Par la suite, ces plages labélisées
permettent de promouvoir le tourisme dans l’ensemble du pays. Le
Vietnam possède tant de belles plages que c’est une réelle perte que de
ne pas miser sur l’édification de labels.
Par
ailleurs, les chambres des resorts ici sont relativement chères et c’est
pourquoi les clients sont pour la plupart étrangers et riches. Les
personnes aux revenus moyens s’orientent vers les pays voisins dont les
séjours en circuit sont parfois moins onéreux qu’au Vietnam. Or, la
haute saison pour les touristes étrangers ne durent que les quatre
derniers mois de l’année. Le taux d’occupation des hôtels reste donc
faible.
Selon les experts, il faut impérativement
apprendre des expériences des pays voisins. En dehors des labels, le
Vietnam pourrait envisager d’organiser des programmes de loisirs et des
compétitions sportives nautiques comme un tournoi de planches à voile
par exemple. Les idées ne devraient pas manquer face à de tels
potentiels… - AVI