Doàn Minh Can, un passionné des cages à oiseau
L’atelier de Doàn Minh Can se trouve dans le village
de Duong Nô, commune de Phu Duong, district de Phu Vang. Il emploie une
dizaine d’artisans chargés de différents maillons du processus de
fabrication des cages (sélection du bambou, fendage, séchage au soleil,
traitement, courbage et gravure). Ici, l’ambiance de travail mélange
sérieux et bonne humeur.
C’est en 1982 que M. Can débute
l’apprentissage du métier de graveur dans l’atelier de l’artisan aux
«Mains d’or» Lê Dang Duân. Il fait ensuite ses premières armes pour le
compte d’une entreprise de menuiserie et d’art, qui malheureusement met
la clé sous la porte peu de temps après. Qu’importe, M. Can s’établit
dans le village de Duong Nô, où il ouvre un atelier de menuiserie. Deux
ans plus tard, il se fait embaucher dans l’atelier de gravure de
l’artisan Phan Thê Huê, ancien ouvrier et chef de l’équipe de gravure
pour les ouvrages du palais royal des empereurs des Nguyên.
En
1989, il retourne sur ses terres où il reprend son atelier tout en
formant les travailleurs locaux à la passion qui l’anime : la gravure
sur bois. «En 1997, je me suis spécialisé dans la gravure sur bambou. Au
début, je faisais des cages à oiseau tout à fait standard. Mais je me
suis plongé dans les études afin de réaliser des produits sortant de
l’ordinaire mieux à même de répondre aux demandes des clients les plus
exigeants», explique-t-il.
Un travail qui paye
Les cages qui sortent de l’atelier de Doàn Minh Can sont toutes des produits haut de gamme vendus dans l’ensemble du pays, notamment dans le Sud (Hô Chi Minh-Ville, Vung Tàu, Cà Mau). Elles sont expédiées jusqu’en Thaïlande, au Japon, et même en France. Depuis 2006, M. Can a formé plus de 50 travailleurs, lesquels ont la plupart établi depuis leur propre atelier de production sitôt leur apprentissage terminé.
«Peu de gens choisissent le métier de graveur sur bambou. De coup, il y a du travail. Par ailleurs, il est facile de se procurer du bambou dans la localité, à des prix en plus bon marché», dit-il. L’entrée de gamme des cages de l’atelier de l’artisan démarre à 2 millions de dôngs. Elles peuvent grimper jusqu’à 35-40 millions de dôngs pour les modèles les plus prestigieux. Le travail est effectué sur commande. Et il faut compter un délai d’un mois avant que le produit fini parvienne entre les mains du client.
En 2009, lors d’une foire-expo sur les
villages de métiers du Vietnam organisée à Huê par le ministère de
l’Agriculture et du Développement rural, la cage à oiseau de l’artisan
Doàn Minh Can, baptisée Thâp nhi hoa giap quân tiên (Les 12 signes
chinois et les divinités), a été l’attraction de la manifestation.
Fabriqué avec une minutie sans pareil, ce produit montre toute l’étendue
du talent de l’artisan et lui a valu le premier prix du 6e concours des
objets artisanaux du Vietnam.
Mais M. Can sait néanmoins rester
humble : «Mes objets ont la chance dans les concours. À chaque fois,
je remporte un prix. Je suis très heureux de faire connaître le nom de
ma famille et de Duong Nô, mon village».
Parmi ses innombrables
récompenses, citons la médaille d’or de la province de Thua Thiên-Huê
lors du concours des objets d’art et d’artisanat de cette province en
2006, ou encore le 3 e prix pour le produit Hu trà và Song binh
(cruche à thé et deux pots) lors du 4 e concours des objets d’artisanat
du Vietnam en 2007. En décembre 2011, l’artisan Doàn Minh Can s’est
même vu décerner le premier prix par le Département des beaux-arts
(ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme) pour son oeuvre Bô
lông chim canh (Ensemble de cages à oiseaux d’ornement) lors de
l’exposition des modèles et produits en bambou 2011, tenue à Hanoi.
Doàn
Minh Can figure parmi les onze lauréats du titre d’«Artisan de Thua
Thiên Huê» en 2007. À l’heure où ses lignes sont rédigées, les organes
compétents sont en train d’examiner son dossier en vue de lui attribuer
le titre d’«Artisan émérite». - VNA