Dioxine: les Viêt kiêu de Nouvelle-Calédonie s’engagent
Au total, 360
millions de dôngs ont été nécessaires pour construire quatre salles de
bains, huit toilettes et deux lavabos. Désormais, les résidants
souffrant de difficultés motrices pourront se tenir à deux barres
d’appui fixées de chaque côté de la cuvette. Les fauteuils quant à eux
accéderont facilement aux sanitaires via une rampe d’accès. Entamés le
23 juin dernier, les travaux ont duré 40 jours et ont été achevés
rapidement face à l’empressement des médecins et des enfants du village.
« Nous sommes heureux, simplement. Ça va nous
changer la vie », a déclaré Han Thu Huong, 27 ans, victime de l’agent
orange/dioxine issue de la province de Phu Tho et soignée au centre
spécialisé de Hoà Binh, communément appelé village, depuis une dizaine
d’années.
Comme Han Thu Huong,
ils sont 130 à désormais bénéficier de sanitaires adaptés. En
collaboration avec la direction du village, la communauté des résidents
vietnamiens en Nouvelle-Calédonie ( Viêt kiêu ) s’est démenée pour
collecter les fonds nécessaires à cet investissement, notamment via des
activités artistiques et des soirées caritatives.
Comme un devoir civique
Selon le secrétaire général de l’Amicale vietnamienne de
Nouvelle-Calédonie, Gery Trân Ap, « comme bien d’autres +Viêt kiêu+ dans
le monde, la communauté de Nouvelle-Calédonie se sent très impliquée
dans l’avenir de son pays. Dans cette optique, notre priorité pour
aujourd’hui et pour le futur est de venir en aide aux jeunes porteurs de
handicap, aux enfants de militaires et de soldats qui se sont sacrifiés
pour la paix et l’indépendance du pays ».
Très émue, la
directrice du centre et médecin Nguyên Thi Thanh Phuong a rappelé : « Le
village de Hoà Binh a été fondé en 1991 pour venir en aide aux victimes
de l’agent orange. En 20 ans, plus de 4.000 personnes ont été prises en
charge, et nombre d’entre elles vont aujourd’hui beaucoup mieux.
Actuellement, avec les subventions que nous octroie l’État et quelques
dons ponctuels, nous soignons plus 130 victimes. Néanmoins, les moyens
manquent et les conditions de soins et de traitements sont encore loin
d’être optimales. Ces sanitaires sont un vrai coup de pouce pour nous,
nous en avions besoin depuis des années. Ceux dont nous disposions
auparavant étaient en mauvais état et non adaptés» . Un don reçu par
l’équipe et les patients comme un véritable cadeau du ciel. Mais il
reste encore beaucoup à faire. – VNA