Le Vietnam dispose de plusieurs atouts pour développer le tourisme caravanier. Le pays partage environ 4.550 km de frontières terrestres avec la Chine, le Laos, le Cambodge, avec au total 25 provinces frontalières et une centaine de portes frontalières.

L'Administration nationale du tourisme (ANT) accorde la priorité au développement du tourisme en caravane. Depuis fin 2005, date à laquelle a été lancé le programme de coopération dans le tourisme routier entre le Vietnam, le Laos et la Thaïlande, les conducteurs ont la possibilité de traverser trois portes frontalières qui séparent le Vietnam et le Laos via les Nationales 8, 9 et 40.

Selon les statistiques du Département des voyages (relevant de l'ANT), les voyagistes internationaux ont organisé en trois ans (entre 2006 et 2008) près de 200 tours en caravane, avec 3.500 voitures de toutes sortes, attirant la participation de pas moins de 11.000 vacanciers.

Ces dernières années, certaines localités s'intéressent au développement des infrastructures routières, à l'élargissement des portes frontières internationales et nationales, conditions sine qua non à l'essor du tourisme caravanier.

Toutefois, le développement de cette forme touristique au Vietnam se heurte encore à nombre de difficultés. "Il y a des lacunes concernant les politiques et les textes juridiques sur la gestion des moyens de transport des touristes internationaux entrant au Vietnam par voie routière", reconnaît le directeur général de l'ANT, Nguyên Van Tuân. Le manque d'autoroutes, les limitations de vitesse, la complexité des procédures d'entrée et de sortie limitent son développement. D'ailleurs, les produits et services proposés sur les routes (stations service, garages, aires d'arrêt) restent modestes.

Pour remédier à ces problèmes, une des mesures importantes vise à accélérer la coopération entre les organismes concernés pour perfectionner les politiques et le cadre juridique en la matière.

Actuellement, le secteur touristique élabore un projet d'arrêté sur l'organisation et la gestion des moyens de transport routiers des touristes étrangers entrant au Vietnam. L'ANT demande également au gouvernement une autorisation afin de permettre aux citoyens laotiens et cambodgiens titulaires du sauf-conduit et participant aux tours touristiques de pouvoir explorer la totalité du territoire.

Selon le chef du Département des voyages, Vu Thê Binh, "pour développer le tourisme en caravane, nous devons renforcer la coopération avec le Laos, la Thaïlande et le Cambodge. En même temps, il nous faut encore élargir les relations avec la Malaisie, Singapour, dresser un programme pour attirer les touristes chinois et les voyageurs conduisant leurs propres véhicules".

Le Vietnam coopère avec le Laos, le Cambodge et la Thaïlande afin de concevoir un programme touristique intitulé "Quatre nations-une destination" pour le tourisme en caravane.

De même, une foire touristique annuelle est programmée dans ces quatre pays en vue de promouvoir le tourisme régional. Le Vietnam doit investir davantage dans le développement de son réseau routier et dans la modernisation de son parc automobile au service du tourisme caravanier. La publicité devra cibler les touristes chinois et ceux des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean).

Les provinces disposant de portes frontalières internationales doivent également contribuer à faire en sorte que les frais de passage transfrontalier soient réduits, ce qui se ressentira sur les prix des tours. Autre point : les provinces du Vietnam et des pays voisins doivent se concerter pour fixer les heures de traitement des procédures douanières d'entrée et de sortie, évitant un temps d'attente inutile pour les caravaniers. - AVI