Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural vient de lancer un projet de développement du gaz biologique (biogaz) d'un coût de 100 millions de dollars. Celui-ci, qui contribuera activement à améliorer les conditions de vie en zone rurale et à protéger l'environnement, est un levier du développement durable de l'élevage.

D'après le Département de l'élevage relevant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), ce projet est réalisé dans nombre de localités du pays, et le sera plus encore durant la période de 2013 à 2018, puisque l'installation de 100.000 ouvrages de biogaz est prévue dans une trentaine de provinces et villes. Nguyên Thanh Son, chef adjoint du Département de l'élevage et directeur de ce projet, souligne que sa finalité est de restructurer le secteur de l'élevage en tenant compte du changement climatique.

Selon les statistiques du MADR, le pays compte actuellement 8,5 millions de familles spécialisées dans l'élevage. Seule 20% d'entre elles possèdent un ouvrage de biogaz. Le nombre de fermes d'élevage ne cesse d'augmenter avec 18.000 exploitations actuellement. Mais seulement près de 60% de celles-ci disposent d'un système de traitement de déchets produisant du biogaz.

À ce jour, environ 100.000 ouvrages de biogaz ont déjà été construits, ce qui est modeste par rapport aux besoins de la population rurale. "Avec le développement actuel de l'élevage, essentiellement en zone rurale, les besoins de fosses de biogaz demeurent importants. Pour un développement durable de ce secteur, il faudra prendre des mesures susceptibles de réduire la pollution de l'environnement tout en améliorant le niveau de vie de la population", souligne le vice-ministre du MADR, Diêp Kinh Tân. Selon les spécialistes, si chaque ouvrage permet de diminuer de plus de deux tonnes par an les émissions de CO2, ces 100.000 ouvrages permettent ainsi de réduire de près de 200.000 tonnes les rejets de CO2 dans l'atmosphère.

En comparaison de projets similaires réalisés auparavant, celui-ci présente plus d'avantages. "Ce projet est mis en route non seulement dans les petits abris, mais encore dans la plantation d'envergure, permettant aux éleveurs d'améliorer les conditions d'hygiène dans les exploitations. De plus, nous aidons les éleveurs à développer des élevages d'envergure", explique Nguyên Thanh Son, directeur du projet. Chaque famille participant à ce projet bénéficie d'une assistance financière d'environ trois millions de dôngs pour construire un ouvrage de biogaz, au lieu de 1,2 million auparavant.

Pour la période 2006-2015, les agriculteurs sont encouragés au développement d'une économie de l'exploitation agricole. "Il contribue notablement à la restructuration du secteur de l'élevage pour développer la taille de ces exploitations tout en protégeant l'environnement", souligne Hoàng Kim Giao, chef du Département de l'élevage.

Avec la réussite que ce projet connaît déjà, le Vietnam est l'un des six pays à avoir reçu le prix Ashden - énergie durable 2010 à Londres (Grande-Bretagne). Il a également été distingué par le Prix d'Energy Globe Award pour ses contributions à la lutte contre le réchauffement climatique.

Actuellement, Hanoi arrive en tête du pays en manière du développement de biogaz. Environ 10.000 fosses de biogaz, selon le Service municipal de l'agriculture et du développement rural. L'utilisation du biogaz permet de fonctionner les appareils électrogènes et de faire la cuisine dans certains districts suburbains dont Chuong My, Thanh Oai et Dan Phuong.

Selon Hoàng Thi Luyên, cadre du projet de biogaz de Hanoi, la construction des ouvrages de ce genre dans certains districts suburbains de la capitale contribue activement à la protection de l'environnement et à l'amélioration de la condition de vie de la population locale. Actuellement, Hanoi construit 3.000 nouveaux ouvrages de ce genre. Chacun bénéficie d'une assistance financière de 1,2 million de dôngs. La Banque de politiques sociales prête actuellement quatre millions de dôngs, avec un taux d'intérêt préférentiel.

Particulièrement, le projet d'amélioration de qualité des produits agricoles, en collaboration avec l'installation des ouvrages de biogaz, (en sigle anglais QSEAP), devrait être réalisé en 2015, avec un capital de six millions de dollars (environ 126 milliards de dôngs). La Banque d'agriculture et de développement rural et la Caisse de crédit populaire sont deux instituts financiers dudit projet. Ce dernier accordera des aides financières à 20.000 éleveurs. -AVI