L’Organisation mondiale de la santé a reconnu le système national de gestion des vaccins du Vietnam comme satisfaisant les normes internationales. Le pays peut désormais exporter davantage ce produit médical. Entretien avec Nguyên Thanh Long, vice-ministre de la Santé.

Le Vietnam est devenu le 39e des 43 pays produisant des vaccins dont le système de gestion est aux normes internationales. Quel bilan tirez-vous ?

Je peux dire sans exagérer que c’est un merveilleux progrès du Vietnam, qui nous permet d’exporter davantage nos vaccins dans le monde. Il s’agit du fruit de 14 années d’efforts de notre santé publique et de nos scientifiques. C’est en 2001 que le ministère de la Santé a décidé d’enregistrer notre système national de gestion des vaccins du Vietnam (NRA) à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et nous avons fait d’importants investissements en équipements et en technologies.

Pour s'assurer d’une bonne mise en oeuvre du processus, nous avons mobilisé 80 cadres des quatre organismes que sont les Départements de gestion de la pharmacie, de médecine préventive, des sciences, des technologies et de la formation, ainsi que l’Institut national d’étalonnage des vaccins et produits biologiques, qui relèvent tous du ministère de la Santé. L’OMS a ensuite envoyé de nombreuses missions au Vietnam pour travailler sur ses critères. Le Vietnam a connu différentes étapes dans son évaluation, notamment des évaluations intensives en 2005, en 2008 et en 2011. Du 13 au 17 avril, une délégation d’experts indépendants de l’OMS de 16 membres de 12 pays différents a procédé à l’évaluation finale officielle de notre NRA.

Où en sommes-nous dans la production et l’exportation de vaccins ?

Le Vietnam a de l’expérience dans ce domaine, car nous avons pu fournir par nous-mêmes des dizaines de millions de doses pour nos propres besoins. Ces vaccins ont été jugés comme sûrs et efficaces. Nous avons produit 10 des 12 vaccins de notre programme national de vaccination élargie, gage de substantielles économies.

Nos vaccins ont permis de juguler la variole à la fin des années 1970, puis la poliomyélite en 2000, et le tétanos chez le nouveau-né en 2005. Après la mise en œuvre du programme national de vaccination élargi, le nombre de personnes atteintes de diphtérie, de coqueluche, de tétanos et de rougeole a considérablement baissé.

Le Vietnam est fier de vendre plusieurs de ses vaccins au monde, lesquels nous rapportent des millions de dollars. Ces dernières années, la compagnie Vabiotech a exporté plus de 3 millions de doses de vaccin anti-encéphalite japonaise B en Inde, qui est pourtant un grand producteur de vaccins, mais aussi au Timor Leste. De même, 32.000 doses de vaccins contre l’hépatite virale A ont été exportées en République de Corée, et 115.000 doses contre le choléra par voie orale, au Sri Lanka, aux Philippines et en Inde.

Avec cette reconnaissance du NRA du Vietnam, l’OMS a annoncé que dans l’immédiat, quatre vaccins vietnamiens contre l’encéphalite japonaise B, la rougeole, l’hépatite virale A et l’hépatite B, seront placés sous pré-examen de l’OMS afin que les organisations internationales puissent les acquérir en grande quantité pour assurer un approvisionnement mondial.

Nos opportunités d’exporter davantage de vaccins sont importantes, mais quels sont les défis auxquels doit faire face le pays ?

Un des grands défis auquel le Vietnam doit faire face est de garantir l’accès rapide à des vaccins de qualité, en cas d’urgence, de clients du pays ou de l’étranger. De récentes épidémies comme la grippe aviaire, Ébola ou le MERS-Cov, montrent la nécessité de fournir suffisamment et à temps des vaccins efficaces et de qualité pour notre programme national de vaccination. -CVN/VNA