Les efforts du Vietnam pour protéger et développer les forêts sont très appréciés sur le plan international. M. Hà Công Tuân, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a présenté les politiques en matière de protection et de reconstitution des forêts.

Lors de ces plus de 50 dernières années, et plus particulièrement depuis le lancement en 1986 de sa politique du Renouveau, le Vietnam a consacré davantage de temps à discuter et élaborer des politiques pour assurer un développement durable à sa sylviculture, améliorer les conditions de vie des sylviculteurs, garantir la défense nationale, et protéger l’environnement.

À ce jour, le cadre juridique de la sylviculture est quasiment achevé. En 1972, une ordonnance sur la protection des forêts a été promulguée. En 1991, la loi sur la protection et le développement des forêts est entrée en vigueur, puis a été modifiée en 2004. Elle est complétée par de nombreux textes réglementaires. Enfin, le gouvernement et l’Assemblée nationale sont attentifs aux nouveaux problèmes de protection des forêts pour les régler en temps opportun.

Concernant les résultats des actions menées ces dernières années pour protéger et développer les forêts, M. Ha Cong Tuan a déclaré que "malgré toutes les difficultés rencontrées, la sylviculture a abouti à des résultats satisfaisants. La couverture forestière est passée de 28 % en 1991 à 40 % en 2012, ce qui est apprécié des organisations et des mécanismes internationaux en ce domaine.

La production sylvicole est satisfaisante également, puisque 13 millions de mètres cubes de bois approvisionnent le marché, volume qu’il faut comparer à celui d'il y a dix ans, de 2 millions de mètres cubes seulement. Les exportations ont connu une bonne croissance annuelle de plus de 15 % lors de ces dix dernières années.

Par ailleurs, les modalités de gestion publique de la sylviculture évoluent. À ce jour, la protection et l’exploitation de plus de 3 millions d’hectares de forêts ont été confiées au secteur privé, notamment la population. Nous continuons de réorganiser les exploitations forestières publiques, ainsi que de faire appel à l’investissement domestique dans le développement du secteur. Près de 6.000 milliards de dôngs ont été investis, dont 75 % par de nombreux acteurs économiques privés.

La sylviculture est-elle devant des challenges ? Le vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural M. Ha Cong Tuan a parlé des mesures à prendre. L’affectation de plus de 16 millions d’hectares de terres à la sylviculture est en cours de planification, dont plus de 13 millions d’hectares de forêts, le reste, situé sur le continent comme dans les districts insulaires, devant être plantés. Cela concerne environ 20 millions de Vietnamiens dont la plupart vit dans des conditions économiques difficiles. L’objectif est de leur donner une activité rémunératrice afin d’éviter la destruction des forêts pour pratiquer l’agriculture, par exemple. Par ailleurs, avec la progression du développement socioéconomique national, une partie de ces terres changera d’affectation au plan d'occupation des sols, notamment pour les infrastructures, les centrales hydroélectriques et les ouvrages hydrauliques, ce qui implique, bien sûr, d’assurer une planification conciliant la biodiversité et le développement durable du pays.

Cela dit, le premier challenge du secteur de la sylviculture est de trouver des capitaux ou, du moins, de bénéficier de flux plus réguliers. Ainsi, de nombreux programmes et plans de protection ou de repeuplement des forêts n’ont bénéficié que d'un décaissement de 50 à 70 % de leur budget. De même, cette situation de manque de financement empêche le renouvellement des technologies dans le segment de la transformation des produits sylvicoles... Dans un temps proche, l’application de technologies modernes fera l’objet de nouvelles mesures, de pair avec d’autres pour assurer une meilleure coordination entre les segments de la transformation et de la commercialisation des produits sylvicoles.

Autre difficulté, et bien qu’aujourd’hui la population soit davantage consciente de la nécessité de protéger et de reconstituer les forêts, la destruction de forêts à usage spécifique pour en exploiter le bois ou en faire des terres cultivables se poursuit. Ce problème préoccupant ne pourra être réglé que par des efforts conjoints de la population comme des administrations publiques, en particulier locales, ce qui est en cours, notamment en poursuivant la communication auprès des populations des zones forestières. -VNA