Des combattants pour la paix du Vietnam à l’honneur
De nombreux livres, journaux
et photos visant à présenter et mettre à l’honneur les amis français
ayant apporté des contributions importantes à l’indépendance du Vietnam y
sont exposés. On y voit notamment des photos et les documents sur trois
chers amis et camarades du Vietnam que sont Raymonde Dien, Henri Martin
et Madeleine Riffaud.
L’expostion est consacrée
également au parcours révolutionnaire du président Ho Chi Minh lors de
son séjour en France au début du 20e siècle, là où il a assimilé les
idéaux de l’internationalisme prolétarien et reçu des aides ainsi que
des appuis de la part d'hommes politiques, journalistes et écrivains
français tels que Marcel Cachin, Henri Barbusse, Paul-Vaillant
Couturier…
Prenant la parole à cette occasion,
l’ambassadeur du Vietnam en France Duong Chi Dung, au nom du peuple
vietnamien, a exprimé sa gratitude à l’égard des Français qui, épris de
la paix et de la justice, avaient réservé des sentiments profonds et des
aides précieuses à l’œuvre de libération nationale du Vietnam.
« Parmi les millions de personnes qui nous soutiennent, le peuple
vietnamien est fier d’avoir à ses côtés les amis français qui sont prêts
à donner leur vie pour le Vietnam. Le sang qui coule dans leur veine
n’est pas vietnamien mais tout leur cœur est réservé au Vietnam. Cet
amour pour la paix et le Vietnam est inconditionnel, puisqu’il a été
donné en dépit de souffrances, voire l’arrestation, l’emprisonnement et
parfois l’incompréhension dans leur propre pays. Nous pensons à Raymonde
Dien, à Madeleine Riffaud, à Henri Martin, à Raymond Aubrac qui sont
les figures les plus représentatives du mouvement d’anti-guerre »,
a-t-il précisé.
Il a ajouté que ces flambeaux, après
tant d’années de lutte, tiennent toujours. Et d’indiquer : « Notre
peuple est attaché aux principes tels que « Que celui qui mange un fruit
garde le souvenir de celui qui a planté l'arbre" ou « L'eau qu'on boit
rappelle la source ». Vous restez et resterez dans notre cœur, vos noms
sont gravés pour toujours dans nos mémoires et que vos actions seront
suivies par les générations futures ».
L’exposition
couplée avec une rencontre des amis français a bénéficié d’une ambiance
chaleureuse et amicale avec la présence des deux héroïnes que sont
Raymonde Dien et Madeleine Riffaud. L’assistance a fait l’éloge de la
vaillance de Raymonde Dien qui s’est couchée le 23 février 1950 sur la
voie de chemin de fer à Saint-Pierre-des-Corps pour empêcher la marche
d’un train militaire dont le chargement était destiné à l’Indochine.
Elle a été emprisonnée à Tours, puis à Bordeaux sous le chef
d'accusation de « complicité de détérioration de matériel susceptible
d’être employé pour la Défense nationale ».
A l’instar
de Henri Martin, elle est devenue un symbole de l’opposition contre la
guerre d’Indochine. Elle a bénéficié d’une campagne de soutien de grande
ampleur en France et dans les pays de l’Europe de l’Est. Prennant la
parole à cette occasion, Raymonde Dien a confié que sa réaction d’alors
était tout natuelle, qu’elle voulait tout faire pour la paix du Vietnam.
C’est avec une grande émotion que la journaliste
Madeleine Riffaud a raconté sa première rencontre avec le président Ho
Chi Minh, en 1946 à la Conférence de Fontainebleau, ainsi que les années
où elle était « dans le maquis Viet Cong ». Un silence absolu a régné
dans le grand hall. Pour elle, le président Ho Chi Minh était une grande
personnalité, entièrement au service du peuple et qui éprouvait un
grand amour pour l’humanité. Sa générosité et sa solidarité
internationale lui ont donné un exemple à suivre toute la vie.
Prenant la parole à cette occasion, l’historien Alain Ruscio a jugé que
les reportages, les articles de Madeleine Riffaud sur la lutte héroïque
du peuple vietnamien avaient contribué grandement à présenter à
l’opinion française et internationale la guerre d’agression des
impéralistes américains au Vietnam, de sorte que ces dernières en
prennent conscience et soutiennent la lutte du peuple vietnamien.
Pour des raisons de santé, Henri Martin n’a pas pu assister à la
rencontre. Malgré cela, les délégués et témoins présents à cette
occasion ont raconté l’histoire du jeune marin qu’il était. En effet,
fin 1945, il était « envoyé au Vietnam pour combattre les Japonais ».
Or, c’est seulement sur place qu’il a découvert qu’on lui avait menti :
on l’envoie là-bas non pas pour combattre les fascistes japonais mais
pour combattre contre les Indochinois qui revendiquaient leur liberté.
Revenu en France en décembre 1946, il a distribué des tracts à Toulon
invitant les marins à réclamer la cessation des hostilités en Indochine.
Il a été arrêté et condamné à 5 ans de prison pour « tentative de
démoralisation de l’armée ». Le PCF ainsi qu'un collectif
d'intellectuels dont Jean-Paul Sartre ont pris sa défense.
Nombreux sont les témoins à la rencontre qui ont évoqué son nom,
exprimé leur admiration pour sa ferveur indéfectible pour la paix et la
prospérité du Vietnam.
Selon Lê Hông Chuong, directeur
du Centre culturel du Vietnam en France, le peuple vietnamien n’oubliera
jamais les contributions remarquables des amis français dans les
moments les plus difficiles des deux résistances. L’exposition et cette
rencontre sont une reconnaissance du peuple vietnamien à l’égard des
amis français, ceux qui lui ont apporté leurs aides précieuses pour la
paix, l’amitié, la solidarité entre les peuples des deux pays, ainsi
qu’entre les peuples dans le monde entier. -VNA