Selon l’un des principaux axes du projet «Édification et développement des cabinets médicaux pour la période 2013-2020» récemment approuvé par le ministère de la Santé, le pays envisage de mettre sur pied d’ici 2015 quelque 80 cabinets de médecine générale, qui proposent également des services de consultation à domicile.

Selon la ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên, ce projet contribuera à améliorer la qualité des soins généraux pour la population et à soulager la surcharge des hôpitaux.

Ces cabinets, dont certains ont déjà été ouverts à titre expérimental à Hanoi, Hai Phong, Thai Nguyên (Nord), Thua Thiên-Huê, Khanh Hoà (Centre), Hô Chi Minh, Cân Tho et Tiên Giang (Sud), permettront de mener des consultations médicales sur place ou à domicile, donner des conseils et prescrire une ordonnance aux patients en cas de nécessité. Mais c’est surtout ici que le médecin généraliste décidera si le patient doit être hospitalisé ou non.

Le projet prévoit aussi la mise en place de services de soins infirmiers à domicile, qui ont pour vocation de favoriser le maintien chez eux des personnes âgées ou des malades atteints de pathologies graves.
Premiers résultats concluants à Hô Chi Minh-Ville
L’hôpital du 10 e arrondissement a été choisi par la mégapole du Sud pour monter à titre expérimental son cabinet de médecins généralistes. Après 6 mois d’activité, il accueille quotidiennement de 205 à 300 patients.

Selon Lê Thanh Tùng, directeur adjoint de l’hôpital du 10 e arrondissement, un cours de formation supplémentaire a été organisé pour les médecins - au nombre d’une dizaine - qui travaillent dans ce cabinet. Ici sont appliquées des technologies informatiques modernes permettant d’effectuer un suivi précis de l’état de santé des patients.

Grâce au suivi médical, aux soins et conseils que l’on prodigue aux malades, ce cabinet est de plus en plus fréquenté. Dô Kim Liên, domiciliée dans le 10 e arrondissement, exprime : « Je viens consulter dans ce cabinet depuis son ouverture. Ici, je bénéficie de soins de qualité et de conseils donnés par un médecin».

D’après Trinh Ngoc Hiêp, de la Faculté de médecine Pham Ngoc Thach : «Ce modèle existe depuis de très longues années dans plusieurs pays et n’a plus besoin de prouver quoi que ce soit».

Hô Chi Minh-Ville compte à l’heure actuelle trois cabinets de la sorte installés dans l’enceinte des hôpitaux des 2 e , 10 e arrondissements et de Binh Tân. Et la ville prévoit d’en installer dix supplémentaires à la fin de cette année.

« Le développement de ces cabinets de médecine générale à Hô Chi Minh-Ville bénéficie de conditions favorables. En dehors des dispensaires des communes et quartiers, ses 17.000 offices de consultations médicales privés peuvent prendre part et contribuer à développer le réseau de médecine générale et les visites des patients à domicile», estime M. Hiêp

Même si les premiers résultats sont prometteurs, ce modèle est en proie à certaines difficultés, surtout en termes de ressources humaines.

Trân Quy Tuong, chef-adjoint du Département de gestion des consultations et des traitements médicaux (ministère de la Santé) : « Pour remédier à ce problème, le ministère de la Santé va mettre l’accent sur la création d’établissements de formation spécialisée, le perfectionnement du programme de formation, ou encore publier des politiques incitatives afin d’attirer les étudiants en fin de cycle à opter pour cette spécialité». - VNA