Dix ans ont passé depuis la promulgation par le politburo du Parti communiste du Vietnam (PCV) de la Résolution N°21 sur les orientations, tâches et mesures de développement socioéconomique du delta du Mékong. Depuis, la région a obtenu de grandes réalisations en tous domaines.

Le delta du Mékong couvre environ quatre millions d’hectares. Avec celui du fleuve Rouge, c’est l’un des deux deltas du pays ayant les plus importantes surfaces agricoles (riz, fruits) et aquacoles...

Avec plus de six millions de tonnes de riz exportées chaque année, représentant environ 90% des exportations nationales de ce produit, le delta du Mékong est digne de son titre de «grenier à riz» du Vietnam. C’est aussi sa plus grande région aquacole: 70% des surfaces et 56% de la production (surtout poissons tra ou pangasius et crevettes, devenus des produits d’exportation stratégiques du pays).

Le delta du Mékong concentre également 70% de la production nationale de fruits, avec plusieurs variétés locales (mangues Hoà Lôc, pamplemousses Nam Roi, pommes étoilées Lò Rèn…) qui se sont fait un nom non seulement au Vietnam mais aussi à l’étranger.
Au cours de la dernière décennie, la région a connu une croissance économique annuelle de 11,7%. Sa valeur de production a triplé, ses contributions au budget d'État ont sextuplé. Et son chiffre d’affaires à l’exportation représente près de 10% de celui du pays. Quant au revenu per capita, il est globalement équivalent (à 95%) à celui au niveau national.

Selon l’Institut de politiques et de stratégies de développement agricole et rural, le delta du Mékong présente comme avantage de disposer de la meilleure agriculture durable au Vietnam. Par conséquent, un mécanisme spécifique pour attirer les investissements dans cette région est indispensable.

«Le Comité de pilotage du Nam Bô occidental (Sud-Ouest) a soumis au gouvernement le projet intitulé +Élaborer des politiques spécifiques pour attirer les investissements dans le delta du Mékong+», a informé Nguyên Phong Quang, président adjoint dudit comité. Plus précisément, pour la période 2011-2020, il s’agira d’augmenter la part des exportations de produits à haute valeur ajoutée, le nombre d’entreprises pour créer plus d’emplois non agricoles. Il importe aussi de relever les revenus des habitants, de renforcer la protection de l’environnement, de minimaliser les impacts du changement climatique...

Le projet a proposé des mesures dans six domaines : aménagement, infrastructures de communication, infrastructures commerciales, impôt et crédit, main-d’œuvre, services d’assistance aux entreprises.

En matière de planification : élaborer des plans de développement socioéconomique du delta du Mékong et de sa Région économique de pointe. Aménager des surfaces rizicoles et fruitières pour la consommation intérieure et l’exportation. Établir des circuits touristiques sur des thèmes divers, sur la base de la coordination entre localités du delta et de l’extérieur. Réviser l’aménagement des zones et complexes industriels.

En ce qui concerne le développement des infrastructures : améliorer les réseaux routier, fluvial, portuaire et aérien à et autour de Cân Tho pour en faire le centre de la région. Créer des mécanismes visant à encourager les entreprises de toutes les composantes économiques à participer à la construction des infrastructures. Autoriser l’adjudication du droit d’utilisation des terres pour développer les infrastructures de transport.

S’agissant des infrastructures commerciales : créer des conditions favorables en matière de foncier et de capital aux projets d’installation d’entreposage des produits agricoles et aquatiques. Développer des marchés de gros, établir un système d’information pratique pour faciliter la fabrication et le commerce des produits régionaux clés (riz, produits aquatiques, fruits et tourisme)…

Concernant les taxes et les crédits, les politiques préférentielles devraient se concentrer sur les principaux produits. Les bénéficiaires comprendraient des entreprises et des projets de production et de transformation des produits agricoles et aquatiques, de fourniture des services de soutien aux entreprises, de formation professionnelle...

En termes de développement des ressources humaines : promouvoir une formation professionnelle répondant aux besoins du marché. Encourager toutes les entreprises à y participer et améliorer les infrastructures d’éducation.

Quant à l’essor des services de soutien aux entreprises : encourager et soutenir la création d’unités fournissant ces services tels que l’information d’affaires, le droit, la promotion du commerce, les technologies. En outre, examiner soigneusement les solutions de protection de l’environnement, d’hygiène et de sécurité alimentaires lors des expertises des projets de développement. – AVI