Le gouvernement et les administrations s’intéressent particulièrement à donner un plus grand accès au crédit bancaire aux agriculteurs. Ces dernières années, les banques ont fourni des crédits préférentiels afin de soutenir le développement de l’agriculture, y compris dans les zones reculées.

L’entrée en vigueur en 2010 de la résolution gouvernementale N°41 portant les politiques du crédit au service du développement agricole et rural a été décisive. En effet, l’encours national du crédit pour le secteur agricole est passé de 292.000 milliards fin 2009 à 622.000 milliards de dôngs cette année, selon Nguyên Viêt Manh, directeur du Département du crédit de la Banque d’État du Vietnam.

La réglementation d’alors fixait des plafonds de montant. Un agriculteur ne pouvant accorder aucune garantie hypothécaire pouvait emprunter au plus 10 millions de dôngs ; un propriétaire d’une plantation, 50 millions, et une coopérative, 100 millions, ce qui limitait les possibilités de financement. Aujourd’hui, ces plafonds sont de 50, 200 et 500 millions de dôngs.

Des difficultés liées à l’exploitation agricole

Les spécialistes expliquent très rapidement les causes des difficultés de financement. D’une part, les exploitations agricoles, et donc leur production, sont de petite taille, en général familiale. Et ce caractère familial les conduit à n’entretenir que peu de relations avec les autres acteurs du secteur agricole.

Ce qu’a confirmé effectivement le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Vu Van Tam qui, après avoir cité les problèmes de capitaux et de technologie, a souligné que le commerce est essentiel pour le chiffre d’affaires de l’exploitation agricole, ce dont tiennent compte les banques lorsqu’elles traitent une demande de prêt. 

Toutefois, un acteur majeur de l’économie agricole, la Banque d’agriculture et de développement rural (Agribank) qui possède un vaste réseau en zone rurale, a réalisé des missions d’études dans plusieurs grandes zones de production du pays afin de pouvoir proposer des crédits adéquats, selon son directeur général adjoint, Nguyên Tiên Dông.

Agribank envisage ainsi d’offrir un crédit en compte dont le terme correspond à la campagne culturale. «Ainsi, un agriculteur dépose son dossier de prêt et l’obtient pour une campagne. À la récolte, il rembourse la banque et peut emprunter à nouveau pour la campagne suivante sans devoir soumettre un nouveau dossier» , explique M. Dông.

Ce genre de crédit pourrait être tout à fait intéressant en conjonction avec les assurances agricoles qui sont actuellement en cours d’expérimentation, puisque celles-ci minimisent le risque bancaire, ainsi que le fait remarquer le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Vu Van Tam. Mais il faudra attendre les résultats de ce projet pilote mis en place par ce ministère et son homologue des Finances dans une vingtaine de provinces et sept segments dont la culture, l’élevage, l’aquaculture...

En cas de généralisation, les spécialistes en agriculture ont souligné la nécessité d’une collaboration étroite entre autorités locales et compagnies d’assurance dans la sensibilisation des exploitants à ces politiques en matière d’assurance, ainsi que dans leur mise en œuvre. - VNA