Le nombre de cas de maladies non transmissibles augmente rapidement au Vietnam. Si on n’agit pas immédiatement pour lutter contre celles-ci, leur progression deviendra irrésistible, d'après Nguyên Van Tiên, vice-président de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Lors d’une conférence sur la lutte contre les maladies non transmissibles qui vient d’avoir lieu à Hanoi, Bùi Diêu, directeur de l’Hôpital K, a déclaré que les cas de cancer de l’œsophage et, plus largement, du système digestif, avaient récemment augmenté, l’un des facteurs de cette croissance étant l’alimentation.

Selon les spécialistes de cet hôpital, il y a de plus en plus de gens atteints par ces maladies, alors que le personnel spécialisé en oncologie est déjà très insuffisant. Actuellement, l’Hôpital K manque de 100 à 150 oncologues. Le 3e établissement de cet hôpital compte 700 lits, mais il n’y a qu’un appareil de radiothérapie, et très fréquemment, les séances se poursuivent jusqu’à 01h00 du matin.

D'après M. Diêu, 71 % des 51.000 patients qui sont venus en consultation et ont été hospitalisés aux hôpitaux K, Bach Mai, d’oncologie de Hanoi, Viêt Tiêp à Hai Phong (Nord) et à l'Hôpital central de Huê (Centre), sont au moins au 3e stade du cancer, et dont souvent le traitement n’est pas efficace.

Par ailleurs, les aspects psychologiques de la maladie préoccupent Lai Duc Truong, du Bureau de représentation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Vietnam. "La plupart des gens ne reconnaissent pas leur maladie par honte et ne vont donc pas consulter, ou y vont tardivement", a-t-il expliqué.

Près de la moitié des morts dans les pays en développement

Selon un rapport de l’OMS, 48 % des cas fatals dus aux maladies non transmissibles ont lieu dans les pays en voie de développement, contre 20 % dans les pays développés. D’après Nguyên Van Tiên, le Vietnam doit prendre instantanément des mesures adéquates pour prévenir et lutter contre ces maladies, sinon il sera difficile d’y faire face par la suite. En fait, 90 % des Vietnamiens ont l’habitude de manger salé, ce qui est une des causes d’hypertension artérielle, et environ 46 % des hommes vietnamiens sont en état d’addiction avec le tabac et l’alcool.

Le gouvernement a promulgué la Stratégie nationale de lutte contre les maladies non transmissible pour la période 2015-2025. Mais réduire la consommation de sel, arrêter de fumer, cesser ou boire moins d’alcool et de bière, ne dépendent que des individus. Lutter contre ces comportements à risque est difficile car, au-delà de l’addiction, psychologiquement, beaucoup considèrent que la survenance de telles maladies «n'est que pour les autres», même si on les craint.

Plus de 20 millions de Vietnamiens sont atteints de maladies cardio-vasculaires, de diabète sucré, d’hypertension artérielle et de cancer nécessitant une médicalisation. Sur le plan de la santé publique, une réaction s’impose désormais. -CVN/VNA