Les activités menées par les réseaux d’entreprises du Vietnam sont actuellement limitées, et ne répondent pas aux exigences de leurs membres. Comment revaloriser cet outil majeur du développement industriel ? Avis de professionnels.

Vu Tiên Lôc, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam et président du Conseil central des Associations des entreprises du pays : "Il est nécessaire de structurer ces réseaux dans l’ensemble du pays".

Les réseaux d’entreprises ont un rôle clé dans l’efficacité de l’économie de marché au Vietnam. Ils bénéficient d’un réel pouvoir de développement pour ces sociétés.

Le pays compte près de 400 regroupements de ce genre dans divers secteurs. Mais l’ampleur de leurs activités est encore limitée, notamment dans leur structuration et dans leur capacité à soutenir leurs membres. Le cadre juridique les concernant est encore restreint. Plus concrètement, actuellement, aucune règlementation propre ne régit leurs actions communes. C’est pourquoi, il faudrait réfléchir à un projet global en la matière, en commençant par évaluer leur potentiel économique, ce qui relève surtout du Conseil central des groupements d’entreprises, dont les membres dirigent ces réseaux dans divers domaines, sur l’ensemble du pays. Dans les années à venir, ce conseil devrait proposer une série de programmes d’actions, notamment sur le renforcement des liens entre les entreprises adhérentes. À savoir que parmi plus de 40 provinces et villes concernées par l’installation de ce type d’association, 20 sont le siège de réseaux spécialisés. La VCCI encourage les provinces et villes à favoriser l’établissement de tels regroupements, et à les accompagner afin qu’ils se coordonnent avec leurs homologues nationaux.

Pham Chi Cuong, président de l’Association de l’acier du Vietnam : "Un renforcement des réseaux nous permettrait de mieux faire face aux difficultés".

Notre association est plus récente que les autres. Nous avons débuté avec 21 entreprises membres, et sommes aujourd’hui 111. La plupart sont des industries nationales, publiques et privées. Elles représentent plus de 90% de la production de l’acier du pays.

Depuis quelque temps, notre association commence à s’affirmer sur le marché intérieur ainsi que sur la scène internationale, via des actions efficaces. Nous avons notamment organisé des colloques portant sur les enjeux du secteur, afin de donner aux acteurs concernés des clés pour mieux affronter leurs difficultés. Cependant, comme d’autres réseaux du pays, nous avons besoin d’un cadre juridique plus fort pour se coordonner de manière plus effective.

Vu Gia Quynh, secrétaire général de l’Association des sociétés de constructions du Vietnam : "Il est nécessaire de voter une Loi sur le groupement d’entreprises".

Les réseaux d’entreprises jouent un rôle non négligeable dans l’élaboration et le perfectionnement des institutions, des politiques, dans le renforcement de la gestion d’État. Ainsi, notre association a proposé au ministère du Plan et de l’Investissement des recommandations sur le projet de la Loi sur les appels d’offre (aujourd’hui amendée), avant qu’elle ne soit soumise au gouvernement et à l’Assemblée nationale. Elle a également organisé des conférences de presse pour informer le grand public des obstacles auxquels font actuellement face les entreprises. Elle publie sa propre revue et a créé un site web pour favoriser les liens entre ses membres.

Notre regroupement propose la mise en place d’une institution de contrôle qui évaluerait les compétences des entreprises, et leur capacité à respecter les conditions des appels d’offre et le cahier des charges. Ces études seraient ensuite publiées de manière transparente.

Pham Thi Hông Thai, présidente de l’Association des petites et moyennes entreprises de la province de Nghê An : "Les réseaux ne s’affirmeront que si l’État leur confie le déploiement de projets d’envergure".

Créer une structure régulatrice permettra également au gouvernement et à l’État d’être informés avec plus de précisions sur la situation de ces réseaux, et aux entreprises de maintenir une veille sur les activités de leurs concurrents.

La province de Nghê An (Centre) recense 16 sections de l’Association des petites et moyennes entreprises avec près de 5.000 entreprises membres. L’année 2012 a été difficile pour les industries du pays, notamment les locales. Notre association a accompagné les sections locales pour la synthèse des obstacles auxquels ont dû faire face les entreprises, afin de proposer au Comité populaire provincial des solutions à envisager. Ainsi, la province de Nghê An a organisé des rencontres avec ces dernières, dans lesquelles de nombreux problèmes ont été résolus, dont les impôts, la libération des terrains, les taux d’intérêts bancaires.

Actuellement, beaucoup de ces réseaux sont limités par leurs infrastructures, ce qui entrave la qualité des services fournis. De plus, le niveau des entreprises membres et leurs liens sont aussi un problème. C’est pourquoi, les associations ont besoin des aides de l’État. Ce dernier doit clarifier leur rôle. Il doit leur confier des projets pour dynamiser leurs activités. -VNA