Le 4e colloque annuel sur la Mer Orientale organisé par le Centre américain d’études stratégiques et internationales (CSIS) a commencé jeudi soir à Washington D.C. en réunissant des spécialistes de premier rang mondial des Etats-Unis, de Chine, d'Inde, du Japon, d'Australie, de Malaisie, des Philippines et du Vietnam.

Ayant pour thème "Les tendances actuelles en Mer Orientale et les politiques des Etats-Unis", les participants ont analysé de manière approfondie les récentes évolutions dans cette zone maritime, notamment l'implantion par la Chine de la plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 en plein zone économique exclusive (ZEE) et sur le plateau continental du Vietnam, ainsi que la procédure engagée par les Philippines contre la Chine devant le Tribunal international du droit de la mer (ITLOS).

Ils ont avancé plusieurs recommandations, notamment aux Etats-Unis, sur les mesures permettant de faire face aux actes de plus en plus agressifs de la Chine en vue de contribuer à atténuer les tensions et à maintenir la stabilité dans la région.

A cette occasion, deux chercheurs vietnamiens, Tran Truong Thuy du Fonds d'étude de la Mer Orientale, et Vu Hai Dang, de l'Association des juristes vietnamiens, ont souligné l'implation par la Chine de cette plate-forme dans les eaux vietnamiennes début mai dernier.

Ils ont demandé aux Etats-Unis et à l'ASEAN de prendre le leadership dans l'élaboration du Code de conduite (COC) en Mer Orientale, et de soutenir le recours aux mesures pacifiques pour régler les différends, notamment soumettant ces derniers à un arbitrage international.

A cette occasion, le congressman Mike Rogers, président du Comité de renseignement de la Chambre des représentants américains, a estimé que sur le plan diplomatique, la stratégie des Etats-Unis à l'égard de la Chine concernant la question de la Mer Orientale demeure inefficace à ce jour, et que le moment est venu de la réexaminer. Selon lui, plus la confrontation dure, plus le conflit armé peut survenir. Il a également souligné que les Etats-Unis doivent non seulement consolider les alliances et relations d'amitié existantes, mais encore en établir de nouvelles en Asie, tant en matière de commerce que de sécurité. Il a aussi demandé au gouvernement américain d'être plus ferme avec la Chine.

Patrick Cronin, directeur du Programme de sécurité d'Asie-Pacifique du Centre de sécurité des Etats-Unis, a demandé à Washington de continuer de maintenir sa présence dans la région et de collaborer étroitement avec les pays concernés afin de trouver des moyens de changer les visées de la Chine.

La Chine continue de ne pas tenir compte des préoccupations de ses voisins en Mer Orientale et pourrait employer sa puissance économique comme moyen de pression dans ses relations avec ces derniers, a remarqué Christopher Johnson, directeur du Programme des études chinoises du CSIS, à Washington.

Pékin va également chercher à empêcher un consensus au sein de l’ASEAN en exploitant les situations de dépendance économique, a-t-il ajouté.

Vendredi, le colloque poursuit son analyse des perspectives des politiques américaines au regard de la question en Mer Orientale, de la coopération et de l'édification de la confiance au sein de la région pour faire face à ce problème particulièrement préoccupant. -VNA