Le Vietnam a continué de s'opposer à l'installation par la Chine de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 dans sa zone économique exclusive et sur son plateau continental, appelant les Etats parties à la CNUDM à s'indigner contre ces agissements unilatéraux qui sont la cause d'un très fort regain des tensions en Mer Orientale.

Dans son discours prononcé lors de la 24e session des Etats parties à la convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM), le 13 juin à New York, l'ambassadeur Le Hoai Trung, chef de la Mission permanente du Vietnam auprès de l'ONU, a souligné la nature fondamentale de la CNUDM dans l'ordre international, une "Charte des océans" qui est le fruit des efforts de l'ensemble de la communauté internationale pour convenir d'un régime international raisonnable et équitable de l'utilisation, de l'exploitation, de la gestion et du développement durable des mers et océans.

Ces dernières années, a-t-il indiqué, le Vietnam a toujours appliqué et respecté avec la plus haute responsabilité les dispositions de la CNUDM et s'efforce de contribuer au maintien de la paix et de la stabilité en Mer Orientale, zone maritime particulièrement importante non seulement sur le plan économique et du développement des pays qui la bordent, mais aussi sur ceux du commerce international, c'est-à-dire pour tous les pays du monde.

M. Le Hoai Trung a informé les délégués des "développements sérieux" survenus en Mer Orientale avec l'implantation par la Chine de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 en pleine zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam. Elle est protégée par des avions et une centaine de navires d'escorte, dont des navires militaires, lesquels ont percuté et employé leurs canons à eau sur des navires civils vietnamiens, et même coulé un bateau de pêche du Vietnam qui travaillait légitimement dans les eaux vietnamiennes.

Il a insisté sur le fait que le Vietnam a procédé à plus de 30 échanges et dialogues sous diverses formes et à différents niveaux avec la Chine pour exiger son retrait immédiat afin d'instituer un environnement propice au dialogue. Jusqu'ici, la Chine n'a pas répondu à cette demande légitime du Vietnam comme aux appels de la communauté internationale, mais a poursuivi ses agissements contraires au droit international. A cette occasion, une fois de plus, le Vietnam redemande à la Chine de retirer immédiatement sa plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 et ses navires d'escorte des eaux vietnamiennes, et de régler les différends par la voie de négociations ou toutes autres mesures pacifiques, conformément au droit international dont la CNUDM.

L'ambassadeur a apprécié à sa valeur les préoccupations de la communauté internationale devant les tensions dans cette zone maritime et a appelé à nouveau les parties à la CNUDM à suivre la situation, à protester contre les agissements unilatéraux de la Chine, à soutenir le non recours à la force et l'absence de menace d'y recourir, ainsi qu'à promouvoir le règlement des différends conformément au droit international.

Lors des discussions, la délégation vietnamienne a une fois de plus réaffirmé la souveraineté du Vietnam sur l'archipel de Hoang Sa (Paracel), a continué de souligner l'illégalité de l'installation de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 dans ses eaux, et rejeté le point de vue de la Chine présenté lors de cette session en soulignant qu'il s'agit d'une dénaturation pure et simple de la réalité.

Lors de cette session, nombre de pays dont le Japon, les Philippines, la Malaisie... ont exprimé leur inquiétude devant les développements complexes en Mer Orientale. Ils ont appelé les parties concernées à faire preuve de retenue, à ne pas menacer à recourir et à ne pas recourir à la force, à régler les différends par des mesures pacifiques conformément au droit international et à la CNUDM, à respecter strictement la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC), ainsi qu'à achever au plus tôt les négociations sur le Code de conduite en Mer Orientale (COC).

La 24e session a eu lieu du 9 au 13 juin à New York en réunissant 159 des 166 Etats parties à la convention. Elle a examiné et adopté le rapport sur les activités en 2013 du Tribunal international du droit de la mer, de l'Autorité internationale des fonds marins et de la Commission des limites du Plateau continental. Les Etats parties ont élu les sept juges du Tribunal international du droit de la mer pour le mandat 2014-2021, ainsi qu'un membre de la Commission des limites du Plateau continental. -VNA