Chaussures: relever les défis pour doper les exportations
De janvier à la mi-juin, ce
secteur a dégagé 4,36 milliards de dollars d’exportations, soit une
croissance de 20% sur un an. L’objectif annuel est de 14 milliards de
dollars, dont 9,1 milliards pour les seules chaussures et sandales.
Selon le Département général des douanes, de janvier à mai, le pays a
exporté pour 3,89 milliards de dollars de chaussures et de sandales, une
progression de 21,2% en variation annuelle.
Les
États-Unis demeurent le premier importateur avec près de 1,26 milliard
de dollars, représentant 32,3% des exportations nationales. L’Union
européenne (UE), le Japon, la Chine, la République de Corée et le Brésil
sont aussi de grands débouchés. Durant ces cinq mois, une forte
croissance a été constatée sur la plupart des marchés importateurs.
Les
exportations nationales de chaussures et produits en cuir ont affiché
une croissance moyenne de 14% ce 1er semestre, et celles de sacs, de
plus de 18%, a indiqué le vice-président de LEFASO, Diêp Thành Kiêt.
L’industrie nationale du cuir et de la chaussure, qui compte quelque 800
entreprises employant plus de 624.000 personnes, a exporté pour 10,4
milliards de dollars de produits l’année dernière, a-t-il rappelé.
Les
entreprises vietnamiennes ont de l’avenir dans leurs affaires et sont
plus optimistes que lors du dernier semestre 2013, selon une enquête de
conjoncture sur ces six premiers mois. Cependant, si tous les
indicateurs se sont améliorés, leur niveau de rentabilité laisse encore à
désirer.
Le Vietnam terminera bientôt ses négociations du
Partenariat trans-Pacifique (TPP) avec les États-Unis, tandis qu’il
débute celles de l’Accord de libre-échange (FTA) avec l’UE. Ceux-ci
posent un défi majeur à l’industrie nationale du cuir et des chaussures,
mais lui offriront en même temps de belles opportunités pour augmenter
ses exportations. Avec l’entrée en vigueur de ces deux accords, les
exportateurs vietnamiens de chaussures accéderont librement à plusieurs
marchés qui, actuellement, prélèvent une taxe d’importation, mais aussi à
de nouvelles technologies, notamment celles de grandes marques
mondiales.
Production locale de matières premières
Selon
Phan Chi Dung, directeur du Département de l’industrie légère
(ministère de l’Industrie et du Commerce), le secteur vietnamien des
produits en cuir compte actuellement 812 entreprises dont 63,5%
fabriquent des chaussures et des sandales, 32%, des valises et des sacs,
les autres traitant le cuir. Dans la période 2010-2013, la croissance
annuelle moyenne de l’industrie du cuir et des chaussures a été de 10% à
15%. Avec 8,3 milliards de dollars en 2013, le pays est devenu le 2e
exportateur mondial de chaussures, derrière la Chine.
Le
Vietnam est cependant davantage réputé pour être un sous-traitant qu’un
fabricant propre. Il reste par ailleurs tributaire de ses importations
de matières premières. Ce dernier point sera son grand défi à relever
avec l’entrée en vigueur des accords de libre-échange en cours de
négociation. En effet, pour pouvoir bénéficier de leurs dispositions
fiscales, ses entreprises devront satisfaire aux normes d’origine des
composants de leurs produits. Les matières premières sont donc un enjeu
réellement important, et la création de zones de production de matières
premières s’impose. Le pays possède déjà 119 entreprises qui fournissent
des matières premières pour cette industrie, dont 72 vietnamiennes.
La
vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Hô Thi Kim Thoa, a
souligné les mesures à prendre pour attirer davantage l’investissement
dans la maroquinerie. Un point important puisque depuis six ans, aucun
nouveau projet dans ce domaine n’a été réalisé au Vietnam. Actuellement,
la production nationale de maroquinerie ne répond qu’à 25-30% des
besoins de la production pour l’exportation. Les capacités de la
maroquinerie domestique sont toujours modestes, avec seulement 35
entreprises dont 62% de petite envergure.
Planifié pour
devenir l’une des industries exportatrices phares de l’économie
nationale en 2020, le secteur des produits en cuir et des chaussures a
pour objectif, entre autres, de porter son taux de localisation à
75-80%. D’ici 2015, les exportations de produits en cuir et de
chaussures devraient atteindre 9,11 milliards de dollars, et 2020, 14,5
milliards. La stratégie de développement de cette industrie prévoit que
le segment de la production pour exportation privilégie les chaussures
de sport et les pantoufles. Pour les chaussures en cuir et sacs de haute
qualité, c’est l’exploitation de nouveaux débouchés et du marché
intérieur qui bénéficie d’une priorité. -VNA