Ces candidats qui se lancent dans la course à l'université
Aux alentours des
universités et des cités universitaires à Hanoi, comme l’École
polytechnique, l’École normale supérieure, l’Université de médecine,
celle de pharmacie, les banderoles et autres panneaux publicitaires de
toutes sortes fleurissent en tous lieux. " Donne des cours
d’entraînement express pour le concours d’entrée à l’université ", "
Donne des cours intensifs de développement des connaissances ", ou "
Ouverture continue de nouvelles classes d’entraînement dans des salles
spacieuses, aérées et climatisées, et organisation de tests… ".
Les
frais dans la plupart de ces centres privés sont de l’ordre de 30.000 à
50.000 dôngs le cours, et un peu moins en cas d’abonnement mensuel.
Leur méthode d'entraînement n’a absolument rien de novateur : pour
chaque thème, révision de la théorie, puis exercices pratiques,
approfondissement des méthodes de résolution. Quant aux questionnaires à
choix multiples, les enseignants partagent leur expérience pour
améliorer les scores.
Outre leur entraînement à l'université,
les lycéens de terminale se ruent également dans les établissements de
préparation au baccalauréat. Le résultat est assez évident, comme
l’indique Nguyên Trà My, du lycée Quang Trung : elle n’a presque plus
aucun temps libre... "J’apprends toute la matinée à l’école, et
l'après-midi et le soir, je me consacre aux cours supplémentaires. Il y a
des jours où j’ai de tels cours de 14h00 à 21h00" , déclare-t-elle.
Juste un outil de soutien
Nombre d’enseignants considèrent qu’un tel marathon présente des risques d’échec pour ces jeunes qui se reposent à peine.
Et de fait, beaucoup de lycéens ayant suivi ce processus frénétique
ont essuyé un échec au concours d’entrée à l’université et, à l’opposé,
d’autres qui ne sont pas originaires de la capitale ont réussi sans être
passés par une telle préparation. Ces cours supplémentaires ne sont
bien évidemment pas la clef de la réussite, mais juste un outil qui
n’aide que partiellement les élèves. "Des disciplines comme les
mathématiques, la physique, la littérature ou encore l’anglais,
impliquent un apprentissage et une assimilation sur la durée. On ne peut
bien sûr assimiler et comprendre les trois années du lycée en quelques
mois" , fait remarquer Phuong Hang, enseignante de littérature au lycée
Kim Liên.
Ces lycéens de terminale subissent une très forte
pression psychologique qui n’est pas sans incidence sur le plan
intellectuel. Poussés par l’obsession de la réussite - là leur mais
aussi celle de leur famille - et de peur de manquer de connaissances,
ils suivent ces cours supplémentaires en ne respectant pas forcément le
rythme circadien de leur corps. Certains en sortent épuisés et, ne se
trouvant pas dans les meilleures conditions sur le plan intellectuel,
n’obtiennent que des résultats décevants. - VNA