Deux nouveaux cadres khmers rouges ont été inculpés pour crimes contre l'humanité par le tribunal de Phnom Penh parrainé par l'ONU, apprend-on de l'AFP.

Le juge d'instruction international Mark Harmon a signé l'inculpation par contumace de Meas Muth, ancien officier de la marine, et d'Im Chaem, une responsable locale. Son homologue cambodgien s'est en revanche abstenu, reflétant le malaise qui existe au Cambodge face à un régime qui a massacré jusqu'à deux millions de personnes dans les années 1970.

Im Chaem et Meas Muth sont tous les deux accusés de crimes contre l'humanité et d'homicide, et le second est également poursuivi pour crimes de guerre, d'après un communiqué de la cour.

Le porte-parole du tribunal, Lars Olsen, a précisé à l'AFP que le renvoi ou non de ces deux cadres devant un tribunal serait décidé l'an prochain.

Jusqu'ici, seules trois personnes ont été condamnées par le tribunal, créé en 2006. Parmi elles, deux anciens dirigeants, Nuon Chea, 88 ans, et Khieu Samphan, 83 ans, ont été condamnés en août 2014 à la prison à vie pour crimes contre l'humanité. Ils font actuellement l'objet d'un second procès consacré au génocide des Vietnamiens et de la minorité musulmane des Chams, aux mariages forcés et aux viols commis dans ce cadre.

Le tribunal, critiqué pour ses lenteurs, avait avant eux condamné à la perpétuité Douch, de son vrai nom Kaing Guek Eav, chef de la prison de Phnom Penh S-21, où 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées.

Des milliers de charniers ont été découverts après la chute des Khmers rouges, dont le plus connu a été baptisé les "Killing fields", près de Phnom Penh.

Les Khmers Rouges, dirigés par Pol Pot, "Brother Number One", ont soumis le Cambodge à un régime de terreur de 1975 à 1979. Pendant trois années, huit mois et 20 jours, au total, quelque deux millions de Cambodgiens, soit environ un quart de la population, sont morts d'épuisement, de famine, de maladie ou à la suite de tortures et d'exécutions. -VNA