L'ex-ministre des Affaires étrangères du régime khmer rouge, en cours de jugement pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'Humanité, est décédé jeudi matin à l'âge de 87 ans, a annoncé un porte-parole des Chambres extraordinaires de la Cour du Cambodge (ECCC).

"Nous pouvons confirmer que Ieng Sary est mort ce matin après avoir été hospitalisé le 4 mars", a déclaré Lars Olsen, porte-parole de la cour. L'ancien ministre était le visage public du régime khmer rouge responsable de la mort de quelque deux millions de Cambodgiens.

Il comparaissait devant le tribunal de Phnom Penh parrainé par les Nations unies aux côtés de l'ancien chef d'Etat Khieu Samphan, 81 ans, et le "frère numéro deux" et idéologue du régime, Nuon Chea, 86 ans.

Il disparaît ainsi sans avoir jamais expliqué son rôle dans l'appareil d'un régime qui a détruit un quart de la population du Cambodge, vidant les villes, supprimant la monnaie, la religion et l'éducation pour plonger la société dans une profonde terreur.

Le procès en cours ne compte donc plus que deux accusés.

Un autre responsable politique majeur du régime, Mme Ieng Thirith, est toujours en vie. Mais l'ex-ministre des Affaires sociales, veuve de Ieng Sary, a perdu la raison et a été déclarée inapte à être jugée.

Les craintes étaient vives depuis longtemps que certains des accusés ne décèdent sans répondre de leur actes commis lors de cette sombre page de l'histoire du Cambodge. -AVI