Brodeurs et dentelliers font la fierte d’un village hinh anh 1Les produits de la Sarl Minh Trang jouissent d’un grand prestige sur le marché national et à l’international. Photo : CVN
 

Hanoï (VNA) - Le village de Van Lâm est connu depuis longtemps pour ses brodeurs et dentelliers. Depuis des siècles, cet artisanat prestigieux se perpétue et crée des produits de qualité au service du marché domestique et étranger.

Le village de Van Lâm se trouve à proximité de la zone touristique Tam Côc-Bich Dông, dans la commune de Ninh Hai, district de Hoa Lu, province de Ninh Binh (Nord). Ses artisans brodeurs et dentelliers sont réputés depuis des siècles pour la finesse de leurs créations entièrement fait main.

Un métier remontant à plus de 700 ans

Selon des artisans âgés du village, le métier de brodeur a pris racine à Van Lâm il y a plus de 700 ans. À la porte du village se dresse un ancien temple dédié au fondateur de l’artisanat local. La légende raconte que Trân Thi Dung, épouse du premier dignitaire de la cour de Trân Thu Dô (1194-1264), accompagnée d’autres personnes de la famille royale Trân (1225-1400), a visité Van Lâm et enseigné aux villageois comment tisser.

Le temple est aussi dédié au culte de Dinh Ngoc Hênh et Dinh Ngoc Xoan, qui ont amené la broderie au début du XXe siècle. Les premiers produits étaient des vêtements décorés de motifs d’oiseaux et autres créations réservées aux membres de la cour royale.

Selon le chef de Van Lâm, Lê Van Thiêm, le village compte actuellement 3.000 brodeurs et dentelliers, aussi bien des femmes que des hommes, ainsi que cinq entreprises et de nombreux établissements de production, les plus renommés étant Green Sun, Van Lâm Tam Côc, Minh Trang Thai Liên ou Minh Duc... 

À Van Lâm, chaque famille a un atelier, avec de nombreux types de cadres de broderie, certains grands comme une natte, d’autres aussi petits que la paume de la main. On y brode un large éventail de produits tels que draps, rideaux, taies d’oreiller, nappes, serviettes,  mouchoirs ou vêtements. On crée également des tableaux brodés, sortes de «peintures à l’aiguille».

Les milliers de points minuscules rendent les images aussi précises que des photographies et l’éclat doux de la soie leur prête une lueur chaude et brillante. La broderie à l’aiguille est telle une peinture mais à la différence que l’on «peint» avec des fils de soie et une aiguille.

Promouvoir l’artisanat local

Brodeurs et dentelliers font la fierte d’un village hinh anh 2La broderie a permis de ramener le taux de pauvreté de ce village à 1% en 2016. Photo: TADT/CVN


Vu Thi Hông Yên est directrice de la Sarl Minh Trang. Ses produits  jouissent d’un grand prestige sur le marché national et à l’international. Ils sont en effet exportés vers une vingtaine de pays dont la France, le Danemark, l’Italie, l’Australie, l’Angleterre, le Japon et la Répudique de Corée. Montant d’exportation en 2016 : 18,5 milliards de dôngs.

La Sarl emploie 400 travailleurs,  rémunérés en moyenne 3,5 millions de dôngs par mois. «Les besoins de nos clients sont variés, fait savoir Hông Yên, qui est la quatrième génération de sa famille à suivre ce métier. Certaines personnes aiment nos couvertures en soie, d’autres les vêtements ou les nappes. Nous faisons toujours de notre mieux pour confectionner des produits de haute qualité».

La Sarl Minh Trang offre également des cours de broderie aux jeunes de la région. «Depuis  2007, notre centre de formation professionnelle a formé plus de 800 personnes», informe Hông Yên.

D’après le vice-président du Comité populaire de Ninh Hai, Bùi Xuân Thuy, Van Lâm a suffisamment d’atouts pour accueillir des touristes étrangers. Reconnaissant la nécessité de préserver et de développer l’artisanat, les autorités locales ont pris des mesures, notamment l’organisation de cours de formation, de concours, de campagnes de promotion des produits…

La commune de Ninh Hai a également élaboré un plan de développement du village de métier de Van Lâm et construit un centre d’exposition des produits locaux. Notamment, elle a soumis à la province un projet de construction d’un marché de 200 stands dédié aux produits du village.

Van Lâm exporte pour 50 à 80 milliards de dôngs chaque année, ce qui est remarquable pour une localité de cette taille. Ce métier a permis de ramener le taux de pauvreté à 1% en 2016. Le revenu moyen par personne s’élève à 30 millions de dôngs par an. Bref, l’avenir de Van Lâm s’annonce sous les meilleurs auspices. Ce ne sont en tout cas pas les artisans qui contrediront ces prévisions ! -CVN/VNA