Le cancer du col de l'utérus reste l'une des premières causes de décès féminin par cancer au Vietnam. Le "triage" sélectif appliqué au dépistage précoce du cancer du col utérin est important pour réduire le taux de mortalité causé par cette maladie.

"Selon les estimations, le Vietnam enregistre chaque année 5.664 nouveaux cas de cancer du col utérin, soit 13,6 cas sur 100.000 habitants", a fait savoir Trân Van Thuân, directeur adjoint de l'hôpital K et directeur de l'Institut de recherche de prévention et de lutte contre le cancer, lors d'une conférence bilan du projet "Renforcement de la prévention du cancer du col utérin au Vietnam", récemment organisé à Hanoi.

Le cancer du col de l'utérus est de plus en plus fréquent chez les femmes. Si pour la période 2001-2004, le taux de cancéreuses du col utérin à Hanoi était de 9,5/100.000 habitants, pour la période 2004-2008, ce taux était de 10,1/100.000 habitants.

Face à cette situation, le "triage" sélectif réalisé suite au dépistage précoce permet d'élever l'efficacité de traitement et la qualité de vie. Le dépistage au stade zéro aide tous les malades à vivre au moins cinq ans, taux qui tombe à 85% au premier stade, à 50% à 60% pour le troisième stade...

Pourtant, la plupart des malades vont à l'hôpital à la dernière période. Une enquête menée dans cinq centres de traitement du cancer du col utérin montre que 53,98% des malades vont consulter lorsque la maladie en est déjà à un stade de développement avancé. De plus, les connaissances sur la prévention et la lutte contre le cancer des habitants demeurent modestes, sans compter les faibles activités de "triage".

Selon le Professeur Docteur Nguyên Viêt Tiên, vice-ministre de la Santé, directeur de l'Hôpital central de la gynéco-obstétrique, le nombre de cancéreuses a tendance à augmenter et intervient encore plus jeune. Actuellement, plusieurs femmes âgées de 30 ans, voire même de 20 ans sont touchées par cette maladie, contre 40 ans auparavant.

Selon Nguyên Viêt Tiêt, pour lutter contre le cancer du col utérin, les habitants doivent bénéficier de consultations périodiques. De plus, le secteur de la santé doit mettre l'accent sur les activités de "triage" et de dépistage.

Malheureusement, les opérations de "triage" et de dépistage précoces ne sont pas assez régulières, puisqu'elles dépendent des projets. Une situation qui s'explique par la faiblesse des ressources humaines disponibles. De plus, les habitants n'ont pas d'habitude d'aller régulièrement chez le médecin. En outre, le niveau professionnel des médecins ainsi que la vétusté des équipements influent sur la qualité des soins dispensés.

"Le cancer du col de l'utérus est une malade causée par les HPV (papillomavirus), transmissibles par voie sexuelle. C'est pourquoi, la vaccination est la mesure de prévention considérée aujourd'hui comme la plus efficace", a fait savoir Nguyên Trân Hiên, directeur de l'Institut central de l'hygiène et de l'épidémiologie. Selon lui, le ministère de la Santé a mis en oeuvre à titre expérimental un programme de vaccination contre le cancer du col utérin dans certaines localités.

Pourtant, on ne peut pas introduire la vaccination contre le cancer du col de l'utérus dans le programme de vaccination élargi en raison des contraintes financières.

Les experts de la santé estiment que l'élargissement du "triage" est important dans la stratégie de prévention et de traitement de ce cancer.

"Le ministère de la Santé met l'accent sur l'élargissement du programme de triage et de dépistage précoces de ce cancer. Pour que ces activités soient plus efficaces, il faut les réaliser selon un processus précis et renforcer les contrôles, surveillances des activités des établissements sanitaires et de la formation des agents sanitaires" , a souligné Nguyên Viêt Tiên.

Luu Thi Hông, chef-adjoint du Département de la santé des femmes et des enfants (ministère de la Santé), a affirmé que les activités de communication auprès de la population sur ce sujet étaient indispensables. -AVI