Le Vietnam présente au 5e Festival international du film documentaire 9 de ses nouvelles productions. L’événement a déjà eu lieu à Hanoi du 5 au 14 juin et se déroule actuellement à Hô Chi Minh-Ville (Sud). Reportage de la Voix du Vietnam.

Depuis la première édition en 2009, le cinéma documentaire vietnamien a bien progressé. Le Studio central des films documentaires et scientifiques est l’unique représentant du Vietnam à ce festival. Les 9 films qu’il y présente englobent des domaines aussi vastes que la culture, la société, les mémoires de guerre ou encore l’éducation. Tous ont été primés lors de divers festivals nationaux.

Pham Thi Tuyet, directrice du studio: «Les films présentés ont été faits par des réalisateurs de différents âges. Les plus jeunes n’ont qu’une trentaine d’années. Nous sommes heureux qu’ils aient pu faire des films de qualité pour être présentés à un festival international. Et le public les a accueillis chaleureusement.»

Parmi les films présentés, citons des titres évocateurs comme «La saga hospitalière», «les lettres sur les vagues», «La carte de l’esprit-un itinéraire de connexion», «L’allumeur» ou «le lanceur de cerf-volant dans le tableau», «mémoire d’un temps» et «Histoire d’une zone montagneuse».

Almuth Meyer-Zollitsch, directrice de l’institut Goethe au Vietnam: «Je trouve que le Vietnam a une génération de jeunes cinéastes talentueux prêts à échanger avec leurs confrères étrangers, en particulier avec ceux venus d’Asie du Sud-Est. L’autre soir, j’ai pu voir un film d’un de ces jeunes cinéastes. C’est «La saga hospitalière». J’ai adoré. C’est un film qui donne la parole à de simples gens, leur permettant de s’exprimer sur leur propre vie. C’est un film réaliste, très intéressant.»
Pour les cinéastes vietnamiens, le festival est une bonne occasion de s’informer sur les nouveaux courants cinématographiques mondiaux.

Nguyê n Van Huo ng, réalisateur du film «Mémoire d’un temps»: « Je suis honoré de pouvoir présenter mon film dans le cadre de ce festival. Comme leurs confrères des autres pays, les documentaristes vietnamiens ont de bonnes idées pour faire des films. Mais il y a un écart considérable dans l’expression du sujet. Notre plus grande faiblesse réside dans le traitement du son. Nous avons aussi des leçons à tirer en ce qui concerne la structure du film, qui s’avère moins solide que celle de nos confrères étrangers. Ce festival est vraiment utile, c’est une occasion d’échanges entre les cultures orientale et occidentale, c’est aussi une occasion pour le public et pour nous, cinéastes, d’apprendre de nouvelles choses.»

Côté public, certains spectateurs ont suivi plusieurs éditions du festival. C’est le cas de Ta Thi Huê , qui habite à Hanoi: «Après avoir vu quelques documentaires vietnamiens lors de ce festival, et en faisant une comparaison avec les éditions précédentes, j’ai pu constater une certaine mise à niveau de ces films par rapport à ceux qui viennent de l’étranger. Pour ce qui est de la durée, les films vietnamiens sont toujours plus courts mais ils se rapprochent des films étrangers dans la façon de traiter un sujet et dans l’utilisation du langage typique du documentaire.»

Le Festival international du film documentaire durera jusqu’au 29 juin à Hô Chi Minh-Ville. Chaque soir, le public peut voir un film européen et un film vietnamien, pas forcément sur le même sujet. Tous les autres participants du festival sont en effet européens: Belgique, Allemagne, Suède, France, Pologne, Espagne, Suisse et Royaume-Uni. – VNA