"Ao dai", un joli symbole de la culture vietnamienne
La Fête "Ao dai sans frontières" aura lieu
vendredi soir à Ho Chi Minh-Ville avec la participation des
représentants de dix consulats généraux (américain, français, russe,
allemand, cubain, japonais, sud-coréen, indien, indonésien et laotien)
dans la mégapole du Sud ainsi que de cinq organisations et entreprises
étrangères implantées au Vietnam.
Au seuil de cette manifestation parrainée par l'Association Ao dai
(tunique traditionnelle des femmes vietnamiennes) du Vietnam, Mme Bich
Hue Boivineau, épouse du consul général de France à Ho Chi Minh-Ville,
a accordé une interview au journal "Lao Dong" (Travail).
"Toute ma famille - mon mari Gerard Boivineau, mon fils et ma fille -
participera à cette fête du fait qu'il s'agissait d'une soirée
culturelle philanthropique", a-t-elle dit, ajoutant que l'argent
collecté sera remis par l'Association Ao dai du Vietnam et l'Union des
femmes de la province de Thua Thien-Hue (Centre) à 70 foyers pauvres
dans le district de Phong Dien, outre une jonque destinée aux élèves du
district de Quang Trach, province de Quang Binh (Centre).
"Mon mari a accepté l'invitation de la présidente de l'Association Ao
dai du Vietnam, Ton Nu Thi Ninh, et de la styliste Minh Hanh mais ce
n'est pas en tant que mannequin", a souligné Mme Bich Hue Boivineau.
Cette fête réunira, entre autres, une bonne vingtaine de stylistes, les
familles de consuls généraux, Miss Vietnam 2010 Dang Thi Ngoc Han, Miss
Vietnam 2008 Nguyen Thi Thuy Dung.
"La particularité de
cette manifestation est que les "Ao dai" seront présentés, entre
autres, par des mannequins venus de plusieurs pays", a-t-elle confié.
"Une fois portée, la tunique traditionnelle du Vietnam nous permet de
mettre en relief de bons côtés et de cacher des défauts. Les femmes ont
un port gracieusement souple, doux et élégant", a-t-elle souligné.
"J'ai plusieurs "Ao dai" qui sont portés les jours de fête ou
d'événements. Autrefois à Hanoi, je faisais des commandes chez des
coutouriers de renom. Aujourd'hui à Ho Chi Minh-Ville, je vais chez la
styliste Minh Hanh. Outre les "ao dai" de cette marque, je porte ceux
de Thuy Nga designer pour de grands événements", a confié l'épouse du
consul général français à Ho Chi Minh-Ville.
Pour elle,
le "Ao dai" s'attache toujours à l'image du Vietnam. "Lors de notre
mariage organisé en 1993 à Hanoi où Gerard Boivineau travaillait à
l'ambassade de France, ses confrères invités avaient porté des "Ao
dai", cela nous a bien émus en raison de leurs sentiments destinés à la
tunique traditionnelle du Vietnam", a exprimé Mme Bich Hue Boivineau.
"J'ai fait à mes enfants visiter Hanoi, je leur ai acheté des "ao dai"
et parlé de la tunique traditionnelle ainsi que de la culture
vietnamienne", a-t-elle déclaré avant d'ajouter qu'elle les a portés et
a présenté aux amis étrangers les plats traditionnels du Vietnam quand
son mari était ambassadeur adjoint de France en Suède et au Nigeria...
"Il est souhaitable de présenter aux amis étrangers nombre de types
d'"Ao dai" d'antan, d'aujourd'hui, et ceux portés lors de grandes
fêtes..., ce qui témoinge de la diversité de la tunique traditionnelle
du Vietnam", a conclu Mme Bich Hue Boivineau.
Un "ao
dài" comprend deux parties : "áo" (robe) et "quân" (pantalon) même s'il
connut tout au long de son histoire des changements de modèle et de
matière. Au 17e siècle, il avait quatre pans brodés d'ornements et
était l'habit des familles royales et nobles.
Au 20e
siècle, la tunique est rénovée par le styliste Cát Tuong et introduite
chez les Français par Monsieur Le Mur. Ses quatre pans sont réduits à
deux, l'un de devant et l'autre de derrière. Il est conçu pour épouser
le corps et en faire ressortir les lignes. La robe cousue au plus
proche du corps est composée d'un col mao et de manches longues. La
fermeture se fait, discrètement sur le côté, par de petits
boutons-pression. Il était alors à cette époque l'habit de toutes les
couches sociales et de tous les âges. Les femmes le portaient pendant
les fêtes comme dans la vie quotidienne. Il est souvent confectionné
sur mesure, car la tunique doit être cintrée à la taille et moule le
haut du corps. Il est fendu ensuite depuis la ceinture jusqu'en bas.
C'est d'ailleurs pour cela que le vêtement se porte avec un pantalon
large.
À chaque occasion et pour chaque âge, on choisit
la couleur de l'"Ao dai". Le Têt, les femmes aiment en porter un de
couleur vive, surtout rouge, pour aller souhaiter la bonne année à
leurs proches et amis. Depuis quelques temps, les couples retournent
vers le "áo dài" traditionnel pour leur mariage, délaissant les robes
de mariage occidentales. L'"Ao dai" en tant qu'uniforme des élèves est
toujours blanc. Celui des fonctionnaires est multicolore et avec des
motifs. Au sein des compagnies, il est naturellement aux couleurs de
celles-ci, comme chez Vietnam Airlines où les hôtesses arborent une
tunique bleue ou bordeaux. -AVI