Nguyên Duc Anh, étudiant de dernière année de l’Institut allemand de musique de Freiburg vient d’obtenir le deuxième prix du concours international de piano : Alkan - Zimmerman.

L’événement a eu lieu du 6 au 9 mai à Athènes, Grèce, en l’absence du premier prix. Un autre deuxième prix a été décroché par le pianiste italien, Alessandro Marino, et le troisième a été remis à l’artiste grecque Melina Karagianni, étudiante de l’Institut britannique de musique. Nguyên Duc Anh est le premier pianiste vietnamien à avoir fait connaître le nom du musicien Alkan au Vietnam, en participant cette année à deux événements musicaux à Hanoi.

Le jeune pianiste est né en 1991 dans une famille traditionnelle mélomane, son grand père paternel, le musicien décédé Nguyên Dinh Phuc, compte parmi les artistes de la première période musicale moderne. Son père, pour sa part, est enseignant à l’Institut de musique du Vietnam.

En choisissant des œuvres d’Alkan, musicien peu connu, le jeune pianiste vietnamien souhaite le faire découvrir au grand public et répandre sa musique. Évoquant son avenir, l’étudiant de dernière année de l’Institut allemand de musique de Freiburg précise qu’il projette d’approfondir les œuvres d’Alkan, sans oublier de se perfectionner lui-même dans sa discipline.

«Le Berlioz du piano»

Charles-Valentin Alkan, né Charles-Valentin Morhange, le 30 novembre 1813 à Paris, mort dans la même ville le 29 mars 1888, est un pianiste et compositeur français. Se rattachant à la tradition de grande virtuosité de l'époque romantique, initiée par Paganini au violon, puis au piano par Frédéric Chopin et Franz Liszt, il est considéré comme le plus important représentant français de l'école de piano romantique.

Surnommé «le Berlioz du piano» par Hans von Bülow, il a cependant été peu présent aux concerts : dès l'âge de 20 ans, il se retire de la vie publique, manifestant une forte misanthropie, et se consacre à la composition. Pour gagner sa vie, il donne des leçons : il devient un pédagogue réputé vers lequel les élèves de Chopin se tournèrent à sa mort. Il donne tous les ans six petits concerts, salle Erard, où il présente en intermède quelques-unes de ses œuvres, au milieu d'un répertoire très classique.

En 1844, Charles-Valentin Alkan reprend les concerts. Il espère succéder à Joseph Zimmermann au Conservatoire de Paris, mais c'est Marmontel qui obtient le poste. Il quitte de nouveau la vie publique après 1848 et y revient en 1855 avec la publication de ses Douze Études dans tous les tons mineurs, op. 39.

Il meurt à 74 ans, selon la légende écrasée par sa bibliothèque alors qu'il saisissait le Talmud. Officiellement, il s'agit d'un «accident domestique». Ses compositions ont été longtemps méconnues et restent encore peu enregistrées. Elles sont pourtant particulièrement originales et personnelles mais d'une extrême difficulté d'exécution. – VNA