Il y a 52 ans, jour pour jour, les États-Unis ont commencé l'opération Ranch Hand, nom de code militaire donné à l'épandage de l'agent orange au Vietnam. Plusieurs millions de Vietnamiens en souffrent encore aujourd’hui. A lors que des victimes crient justice, l’Agence vietnamienne d’information vous propose une série d’articles sur ce désastre sanitaire. En voici le dernier.

L'aéroport d'A So, commune de Dong Son, district d'A Luoi dans la province de Thua Thiên-Huê (Centre), est un des "points chauds" contaminés par l'agent orange/dioxine. Quarante ans après la guerre, la vie est revenue sur cette "terre morte".

Fin juillet, le soleil et le vent s'harmonisent avec une immense forêt d'acacias et de cajeputier dans la commune de Dong Son, district d'A Luoi. Une haie verte de févier entoure l'aéroport militaire A So qui est considéré comme le site le plus contaminé par l'agent orange/dioxine de la province de Thua Thien-Huê. Il semble que la population ait oublié l'alerte effrayante "Soyez vigilants de la dioxine : Il est interdit de loger, de cultiver, d'élever et de pêcher dans la commune de Dong Son" lancée par le Comité national de traitement des conséquences de la guerre chimique au Vietnam, dit "Comité 10-80".

Située à 25 km du centre du district d'A Luoi, la commune de Dong Son, qui était traversée par la piste Hô Chi Minh, était renommée en tant que "terre morte". Pendant la guerre du Vietnam, l'armée américaine a pulvérisé de 1961 à 1971 sur ce district plus de 432.000 litres de défoliants, soit l'équivalent de 11 kg de dioxine, des près de 80 millions de litres répandus dans le Sud du Vietnam.

Fondée en 1992, Dong Son est une commune démunie en raison des graves conséquences laissées par la guerre chimique, causant de grandes difficultés à la population locale.

Selon le président du Comité populaire de la commune de Dong Son, A Viet Minh, lors des premiers jours, la population était très inquiète des effets de la dioxine ainsi que des bombes et mines laissées par la guerre.

Pendant la guerre, l'aéroport d'A So a servi de lieu de stockage des défoliants de l'armée américaine. La teneur en dioxine à A Luoi qui est passée de 115,2 Pg en 1990 à 112 Pg en 1996, a une incidence directe sur l'environnement comme la population locale. Le district compte actuellement 4.227 victimes de l'agent orange/dioxine, notamment la commune de Dong Son qui à elle en recense 61.

Quarante années après la libération, il n'existe plus de fils de fer barbelé, de terres infertiles ou de cratères dans la rue. Une haie verte de févier de près de 3 km entoure le "point chaud" d'A So, conformément à un avis de scientifiques. Cette mesure a contribué à limiter les méfaits de la dioxine, à recouvrir les sols contaminés et à isoler la population et les animaux de cette zone dangereuse.

Dong Son compte actuellement 310 familles totalisant 1.360 personnes des ethnies Pako, Ta Oi Ka Tu, H're, Van Kieu et Kinh qui vivent ensemble et pratiquent la riziculture sur 82 ha. Parallèlement à la plantation de 500 ha de forêt, Dong Son est en tête dans le district d'A Luoi en matière d'élevage avec un cheptel de 301 boeufs et de 145 buffles, outre plus de 9.000 volailles.

Cette commune est raccordée au réseau électrique, possède son école et ses services médicaux. Fin 2011, grâce à l'assistance du Groupe de dialogue Vietnam-États-Unis, un réseau d'adduction d'eau potable a été construit, contribuant à améliorer la vie des ethnies minoritaires. La population locale bénéficie d'aides de l'Etat, d'organisations vietnamiennes et étrangères pour le développement de l'élevage de volailles et de diverses cultures...

A Luoi envisage de construire une zone de preuves retraçant l'histoire de la guerre chimique. D'un coût estimé à plus de 600 milliards de dongs, cette zone comprendra l'aéroport d'A So, les zones naturelles dévastées, le carrefour de Bot Do, ainsi qu'un centre médical de traitement et de réadaptation fonctionnelle des victimes de l'agent orange/dioxine.

Avec ces réalisations, la douleur et les pertes de la population de Dong Son se sont atténuées. Les autorités et la population locales feront tout leur possible pour que la guerre et ses conséquences cruelles ne hantent plus leur avenir, a déclaré le président du Comité populaire de la commune, A Viet Minh. – VNA