À Quang Nam, l’îlot Chàm fait mûrir les idées vertes
Reconnu par l’UNESCO en
tant que réserve de biosphère mondiale, ce joli îlot accueille les
touristes avec un panneau «Ne pas utiliser de sacs en plastique pour
protéger l’environnement». Les guides touristiques préviennent les
voyageurs avant le départ sur l’îlot.
Ici, les
habitants locaux vont au marché avec des paniers. Un panneau indique à
l’entrée «Prendre des paniers pour faire les courses, c’est le +style+
des ménagères». La taille de leur panier dépend de leur besoin du jour
et tous les produits vendus (légumes, viandes,…) sont empaquetés dans du
papier, des feuilles de bananier ou des sacs biodégradables. Les
produits liquides tels que boissons ou chè (dessert sucré) sont contenus
dans de la vaisselle emportée de la maison. Les vendeurs ont une
réserve de sacs en papier qu’ils confectionnent eux-mêmes lorsqu’ils ont
du temps.
Cette nouvelle réglementation a été
bien accueillie par les plus de 3.000 habitants de cette île de 15 km²,
c’est même devenu une habitude. Les hauts parleurs qui animent certaines
rues de la ville diffusent souvent des émissions où des rappels sont
faits aux habitants concernant l’interdiction des sacs plastiques.
«Ne pas utiliser les sacs plastiques, c’est bon pour notre vie. Ici,
personne ne jette des ordures dans la rue», déclare Mme Thành, une
insulaire.
«Si les plus de 3.000 habitants de
l’île les utilisaient chaque jour des centaines de sacs plastiques, ce
serait un gros problème. De plus, on peut apercevoir les déchets du
continent que les vagues emportent vers les côtes de notre îlot»,
ajoute-t-elle.
M. Hiêp, un habitant sur l’île,
raconte : «Auparavant, nous ramassions des ordures et les enterrions
dans les montagnes. C’était une mauvaise idée car quand il pleuvait, les
déchets revenaient dans les zones d’habitation. C’est pourquoi les
habitants jetaient tout à la mer. Les coraux au fond de la mer étaient
+infestés+ de sacs plastiques et de déchets. Certains navires
rencontraient même des soucis car leurs hélices étaient bloquées par les
sacs plastiques. Ce qui était aussi très dangereux».
Lors des premiers jours de la campagne, des sponsors ont offert aux
habitants des paniers et des sacs biodégradables. Des jeunes ont fondé
des groupes de volontaires pour rappeler aux habitants et aux touristes
de ne pas utiliser de sacs plastiques et ont conçu des sacs en papier
pour les offrir aux vendeurs. Leurs amis du continent ont eux aussi
participés à cette mobilisation.
La ville de Hôi
An a investi 500 millions de dôngs pour construire un navire de
transport de déchets qui effectue des navettes de l’îlot au continent,
deux fois par semaine. Il est constitué d’un couvercle pour l’hygiène et
sa cale est en inox.
Le Comité populaire de Hôi
An étudie actuellement la construction sur l’îlot d’une usine de
traitement et de transformation des ordures en engrais. Ce projet aidera
les habitants à économiser des coûts de transport des ordures vers le
continent tout en les approvisionnant en engrais pour leurs cultures. –
AVI