Ca Mau (VNA) - Comment palier aux effets du changement climatique? Nombreux sont les agriculteurs qui aimeraient connaître la réponse à cette question, une question tout à fait actuelle, d'ailleurs, notamment dans le delta du Mékong, frappé de plein fouet par la sécheresse et la salinisation. Eh bien à défaut de connaître "la" réponse, les agriculteurs du delta en ont trouvé "une", bourdonnante et butinante: l'abeille... dont ils font désormais leur miel, l'expression n'ayant sans doute jamais trouvé usage plus approprié...

A Ca Mau, ils en font leur miel... hinh anh 1Photo: VOV.

Direction la province de Cà Mau, à l’extrême-sud du Vietnam, et plus précisément U Minh Ha, dont le miel, récemment labellisé, est particulièrement prisé. Des milliers de ménages agricoles se sont lancés dans l'apiculture. Il faut dire que les mangroves d'U Minh Ha s'y prêtent particulièrement bien, tant et si bien que les abeilles y sont rapidement devenues synonymes de prospérité. Trần Văn Nhì, apiculteur de son état:

« Moi, j’exerce depuis 39 ans! Mais je ne suis pas le seul, vous savez. L'apiculture, c'est l'activité principale, ici. Et ça tourne à plein régime: on peut récolter le miel au bout de seulement deux semaines... »  

 

A Ca Mau, ils en font leur miel... hinh anh 2Photo: VOV.

Vu la demande croissante sur le marché mondial, le miel et la cire d’abeille pourraient bien devenir des produits d'exportation phares pour le Vietnam. L'apiculture vietnamienne a, du reste, le vent en poupe, comme nous l'explique Phạm Văn Đông, chef du Département vétérinaire au ministère de l’Agriculture et du Développement rural:

« En 2014, le Vietnam a exporté jusqu’à 50 mille tonnes de miel. L’an dernier, il en a vendu plus de 40 mille tonnes. Pour le miel, ses principaux marchés sont l’Union européenne et l’Amérique. »

On recense un million et demi d’essaims au Vietnam, dont 120 mille uniquement dans le delta du Mékong, où la production apicole s'élève à 240 tonnes par an. La sécheresse et la salinisation qui frappent la région ont achevé d'y faire de l'apiculture une solution, voire "la" solution providentielle. Pour Nguyễn Văn Tranh, le directeur-adjoint du service de l’Agriculture et du Développement rural de Cà Mau, l'abeille n'est certainement pas un insecte nuisible, bien au contraire.

« A U Minh Ha, c'est une forêt naturelle. Il suffirait presque aux apiculteurs de se pencher pour ramasser le miel! Non, j'exagère, bien sûr, mais c'est vrai qu'il suffit de bien protéger les ruches, en fait. Ces dernières années, on a fait état de 100 mille essaims dans la région. Alors quand on sait qu'une abeille est capable de produire de 4 à 6 litres de miel par an et qu'un litre de miel se vend à 300 mille dongs, on comprend bien qu'on a tout intérêt à développer l'apiculture... »    

Le Vietnam se situe dans la liste des 10 premiers exportateurs de miel. Aux Etats-Unis, il est même le numéro un.

"Une poignée d'abeilles vaut mieux qu'un sac de mouches", nous dit un vieux proverbe arabe. Eh bien gageons qu'au train où vont les choses du côté de Cà Mau, un essaim d'abeilles y vaudra vite beaucoup mieux et surtout beaucoup plus que n'importe quoi d'autre. -VOV/VNA