En 2014, le sport vietnamien en a fait voir de toutes les couleurs aux amateurs que nous sommes (ou pas). Surprises, records, mais aussi échecs retentissants, nos athlètes se sont souvent illustrés sur des terrains où on les attendait le moins. Le bilan d’une année contrastée.


Les 17es Jeux sportifs d’Asie (ASIAD 17), disputés du 19 septembre au 4 octobre à Incheon, en République de Corée, était l’échéance la plus attendue en 2014. Il faut dire que les instances sportives nationales n’avaient pas lésiné sur les moyens et affichaient clairement leurs ambitions (trop ?) élevées.


Il y a quatre ans, aux ASIAD 16 organisés à Guangzhou (Chine), la délégation vietnamienne n’avait remporté qu’une médaille d’or (en karaté grâce à Lê Bich Phuong), 17 d’argent et 14 de bronze, pour terminer à la 22e place du classement final par nations, et à la 7e des pays d’Asie du Sud-Est, derrière la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, Singapour, les Philippines et le Myanmar. Un résultat très en-deçà des attentes, d’autant que le Vietnam était toujours parvenu à accrocher la dernière marche du podium du classement par nations lors des six dernières éditions des Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games). Les 17es ASIAD, disait-on, seraient différents. Raté. Si la délégation vietnamienne a grappillé une place dans la hiérarchie des pays asiatiques (22e) comme du Sud-Est asiatique (6e), elle n’est revenue là aussi qu’avec un seul titre en poche, en wushu cette fois.

Une équipe de foot fédératrice...


Une pilule difficile à avaler pour les instances sportives qui préparaient cet événement depuis quatre ans avec, comme il a été dit, beaucoup de moyens, financiers notamment, pour les potentiels médaillables. Cet échec devra permettre de déterminer ce qui n’a pas fonctionné pour corriger le tir par la suite. En effet, bien plus que les SEA Games qui ne mettent aux prises que de petites nations du sport, les ASIAD et les Jeux olympiques permettent de voir le niveau réel des forces en présence, les plus grands champions étant au rendez-vous.


Si le bilan global est décevant, ces 17es ASIAD ont apporté quelques motifs de satisfaction. En natation notamment, où pour la première fois de l’histoire le Vietnam est parvenu à monter sur le podium, grâce à la jeune prodige Nguyên Thi Anh Viên, double médaillée de bronze sur 400 m x 4 nages et 200 m dos crawlé. La qualification de la sélection nationale de football féminin pour les demi-finales du tournoi de ces jeux a également marqué les esprits. Mieux encore, en haltérophilie, Thach Kim Tuân a décroché l’argent dans la catégorie des moins de 56 kg avec un total de 294 kg (arraché + épaulé-jeté), battant par la même occasion le record d’Asie de l’arraché (134 kg). Aux dires d’observateurs, les progrès affichés, s’ils ne sont pas spectaculaires, sont linéaires et continus. L’on peut être raisonnablement optimiste pour la suite.


En 2014, le football vietnamien a laissé un sentiment particulier dans le cœur de ses supporteurs. La fièvre baptisée «U19 Vietnam» s’est répandue comme une traînée de poudre de Hô Chi Minh-Ville à Hanoi, formant un phénomène encore jamais vu dans l’histoire de football national. Bien qu’elle n’ait décroché aucun titre dans les compétitions officielles où elle a pris part, la sélection nationale U19 a révélé une belle équipe, armée d’une vraie force collective. Elle a aussi conquis les supporteurs par son fair-play et sa volonté, au point d’être peut-être aujourd’hui plus populaire que les seniors.


... et de belles surprises


En dépit de cet échec des 17es ASIAD, le sport vietnamien a connu des moments magnifiques pendant l’année 2014. L’haltérophile Thach Kim Tuân a fait largement mieux que répondre aux attentes, puisqu’il a établi deux records du monde junior et décroché trois médailles - une d’or et deux d’argent - aux championnats du monde 2014, disputés en novembre à Almaty (Kazakhstan), offrant du même coup au Vietnam son premier titre mondial en haltérophilie. Thach Kim Tuân demeure plus que jamais le plus grand espoir du sport vietnamien pour un titre olympique en 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil.


Pour la première fois également, un Vietnamien apparaît à la première place du classement mondial publié par la Fédération internationale de tir sportif (ISSF), au pistolet à air comprimé à 10 m. Hoàng Xuân Vinh - puisque c’est de lui dont il s’agit - a fait parler la poudre en obtenant 202,8 points dans l’épreuve classique de tir au pistolet à 10 m messieurs, record du monde à la clé, lors des Championnats du monde disputés fin mars 2014 à Benning (États-Unis). Du jamais vu. -CVN/VNA